L'unité de kaolin d'El Milia, relevant de la société algérienne du kaolin (Saolka), une filiale du groupe ENOF, est en difficulté à cause d'une gestion catastrophique qui fait que le déficit s'aggrave d'année en année, selon les termes d'une lettre adressée, au ministre de l'Energie et des Mines, par la section syndicale de l'UGTA. La requête en question, dont une copie nous a été remise, s'attaque à la société Fédéral White Cément du Canada, partenaire du groupe ENOF depuis la mise en application de la résolution, N° 1572 du 19/11/2006, du conseil de participation de l'Etat, prenant acte d'une prise de participation de 63%. La correspondance dénonce la non-tenue des engagements pris dans le cadre de l'offre technique de base à laquelle la société a souscrit. Ces engagements portent sur un investissement de 1 167 750 000 DA, la mise en œuvre d'un diagnostic des exploitations et de l'usine, une mise à niveau pour la fabrication de produits découlant de ce diagnostic pour un montant de 186 750 000 DA, l'élaboration d'une étude de faisabilité technique et économique détaillée de la variante retenue, pour un montant de 67 500 000 DA et enfin, des investissements nécessaires pour la fabrication de nouveaux produits pour un montant de 1 312 000 000 DA. «Au lieu d'investir et de recentrer l'activité du complexe des kaolins sur l'amélioration de la production, le partenaire étranger a préféré l'acquisition d'autres gisements (diamant, plomb, zinc et argile) avec les fonds prévus pour le fonctionnement de la société», est-il écrit dans la requête. Plus que ça, on accuse ce partenaire d'avoir augmenté les charges en créant une structure commerciale à Alger, sans aucun résultat. Les syndicalistes estiment par ailleurs que le plan d'investissement a échoué tout en signalant un bilan négatif, une baisse de la production et une absence de l'Etat par le biais du conseil d'administration de la société. «Nous pensons que la démarche actuelle du partenaire consiste à gagner du temps pour ramener l'usine à l'état de ferraille», dénonce l'un des représentants des travailleurs. Les auteurs de la requête estiment que les installations de l'usine nécessitent une prise en charge effective dans l'immédiat. Un responsable de la Soalka a cependant minimisé la gravité de la situation et souligne que le partenaire canadien a lancé plusieurs investissements, notamment la reconnaissance supplémentaire du gisement, les essais d'amélioration de qualité avec des firmes étrangères, l'appel à l'assistance d'experts français pour l'intégration du kaolin, en plus de l'étude en cours pour diminuer le taux de fer. Il s'étonne par ailleurs de la sortie de ces syndicalistes qui, selon lui, ont par le passé salué l'action de ce partenaire. Il y a lieu, cependant, de souligner que cette usine a toujours été le théâtre de luttes intestines entre clans pour en accaparer le contrôle. Un directeur vient d'ailleurs tout juste d'être relevé de ses fonctions; il a été remplacé au pied levé par un cadre de l'unité qui assure l'intérim de la direction.