Des agents de l'APC, en présence du représentant du chef de la daïra et des services de sécurité, ont mené une opération pour récupérer les locaux à usage professionnel attribués et non exploités. Menée tambour battant jeudi dernier, cette opération, qui se poursuivra sans doute, a vite fait de léser certains bénéficiaires. En effet, les serrures et cadenas d'une demi-douzaine de locaux ont été défoncés et les locaux vidés de leur matériel qui, après avoir été englouti dans un camion, fut acheminé vers le parc de la municipalité. Rapidement avisés par leurs collègues, les concernés, désappointés par cette brusque initiative, n'avaient plus que les yeux pour pleurer. «Ils ont agi sans nous prévenir et sans se soucier de notre devenir», tiennent à souligner ces jeunes troublés et apparemment désemparés. C'est le cas d'une jeune femme, couturière de profession, qui, révoltée, s'est insurgée contre cette pratique en leur expliquant que son local a toujours été ouvert et qu'il contient des produits de vente, notamment des robes d'une certaine valeur. «Pour preuve, dit-elle, vous n'avez qu'à contrôler mes compteurs d'eau et de l'électricité et je paie mon loyer». Dépité, un autre ajoute : «Pourquoi ne pas vous intéresser aux locaux livrés aux quatre vents, dont les portes et fenêtres ont été enlevées et volées et ceux quotidiennement squattés durant la nuit par les délinquants ?». Nous avons constaté qu'en d'autres lieux, plusieurs locaux font office de logements occupés par de jeunes couples souvent avec enfants ou par des célibataires. Ailleurs, plusieurs jeunes ayant acquis des locaux professionnels aux endroits éloignés, bien mal situés, sont peu enclins à les utiliser. Un espace inapproprié ne répondant nullement à une activité commerciale et aux métiers d'intérêt général, ce qui est, croit-on savoir, la raison essentielle de leur désaffection. Certains par contre ont introduit un recours auprès de l'Administration afin de leur permettre de changer d'activité commerciale. A l'exemple de l'ancien Souk El Fellah de Mecheria, censé regrouper plus d'une quinzaine de locaux professionnels, qui a été transformé en un marché de proximité et octroyé aux marchands de fruits et légumes déplacés de la «Bastille», un marché du commerce informel. Une décision tant réclamée qui confirme la conversion des locaux professionnels en locaux commerciaux.