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Les souffrances des rescapés des accidents de la route : Quand la vie bascule brutalement
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Publié dans El Watan le 30 - 10 - 2014

Plus de 4000 morts. Plus de 60 000 blessés. Durant l'année 2013, les accidents de la route ont provoqué ce bilan, connu de tous. Et il n'est pas exclu que l'année 2014 enregistre une hausse du nombre de victimes, puisque pour les seuls huit premiers mois de l'année en cours, ce sont plus de 1542 personnes qui ont perdu la vie dans les quelque 77 477 interventions de la Protection civile, qui ne comptabilise que les décès avant et en cours de transfert à l'hôpital.
Ce bilan est en augmentation comparativement à la même période de l'année dernière. Il ne se passe d'ailleurs pas un jour sans qu'il soit fait état d'une collision, d'un dérapage ou d'un carambolage. De même, il ne se passe pas une semaine sans que les services concernés, Gendarmerie nationale ou encore Protection civile, ne rendent public le triste décompte d'un week-end ou d'un Aïd meurtrier.
Mais, au-delà des bilans muets et des chiffres froids que l'on égrène, qui ne sauraient rendre compte de l'étendu des dégâts sur la vie de milliers de personnes, l'impact de ces accidents est insoupçonnable. D'autant plus que les statistiques sont loin de faire l'unanimité. «Il est toujours très compliqué d'avoir des chiffres exhaustifs quant aux accidents de la route», estime ainsi Flora Boubergout, présidente de l'association Baraka.
«Le fait est qu'il peut y avoir confusion entre les différents bilans donnés. Mais une chose est sûre : ils sont inexacts, incomplets et présentent de nombreuses lacunes», ajoute-t-elle. Ce que confirme un analyste spécialisé dans les accidents de la route. «On ne comptabilise que les morts sur le coup ou en cours de transfert», explique-t-il. «Mais les blessés graves sont-ils pris en compte ? Ceux qui succombent quelques jours plus tard à l'hôpital, ou des mois après des suites de complications dues à l'accident ?» s'interroge Mme Boubergout.
Pis. On ne sait pas, par exemple, avec exactitude combien de personnes vivent aujourd'hui en Algérie avec une séquelle due à un sinistre de la route. «Chaque année, il est estimé qu'il y a plus de 1500 blessés médullaires suite à ce type d'accident, et ce, en plus des amputés ou encore des personnes ayant un traumatisme crânien», avance quant à elle Atika El Mamri, présidente de la Fédération algérienne des personnes handicapées (FAPH), citant des sources médicales. «Les chiffres sont faussés en l'absence de recensement des handicapés et en l'absence de suivi, tant médical que psychologique», regrette-t-elle, confiant en avoir souffert elle-même. «Après mon accident, lorsque je me suis retrouvée en fauteuil roulant, et même plus tard, jamais une quelconque autorité ne s'est inquiétée de mon sort, de mon devenir en tant que victime de la route.»
«Une mort en différé»
Et c'est d'ailleurs cette «rage» face au sort des personnes à mobilité réduite qui lui a donné la volonté de créer une association de soutien aux victimes de la route. «Lorsque quelqu'un décède suite à un accident, Allah irahmou, il n'y a plus rien à faire. Mais un blessé va souffrir toute sa vie durant, quelque soit la gravité de son état», insiste-t-elle. Car la prise en charge est plus que défaillante, et ce, à plusieurs égards. «J'ai envie de hurler !», s'exclame Mme El Mamri. «Cela fait 30 ans et les choses n'ont pas évolué, que ce soit dans la prise en charge immédiate du grand blessé, ou encore pour ce qui est de la rééducation et de la réadaptation des paraplégiques et tétraplégiques», déplore-t-elle, avant de souffler : «Aujourd'hui, ce n'est rien moins qu'une mort différée.» «On présente cette prise en charge comme étant très lourde, trop lourde même. Pourtant, ce n'est avant tout qu'une question de réapprendre à vivre, et d'adapter son environnement à son handicap. Cela commence par le service de rééducation, de médecine physique, où l'on réapprend à la personne à gérer son corps», affirme-t-elle.
«Toutefois, il est déplorable que l'on attrape des escarres dans le service même qui est censé vous apprendre à les éviter, ce qui arrive trop fréquemment. Il n'y a pas d'éducation thérapeutique du paraplégique afin qu'il devienne acteur de sa propre réadaptation», ajoute-t-elle. D'autant plus que la plupart des victimes d'accidents de circulation qui deviennent paraplégique ou tétraplégique sont de jeunes gens. «Personne ne lui explique ce qu'il lui arrive, comment est-ce qu'il va vivre. Ceux que je rencontre ont des problèmes de santé, mais aussi des problèmes de sexualité et de paternité. Ils me disent, parfois à demi-mot, qu'ils veulent se marier, avoir des enfants. Mais ils ne savent pas s'ils le pourront», raconte Mme El Mamri.
La raison de leur ignorance est justement que personne n'aborde cette question épineuse, à maints égards, avec eux. L'autre écueil est évidemment le problème d'accessibilité. «Il y a aussi et surtout les problèmes d'autonomie. Ce n'est qu'une question de réaménagement des espaces et d'accessibilité, pour que la personne ne soit plus une charge pour sa famille», énumère-t-elle. «On nous demande d'être autonomes, mais rien n'est fait pour nous aider à l'être», abonde Mme Boubergout. Ce qui est d'ailleurs paradoxale.
Dans un pays qui enregistre depuis des années toujours plus d'accidentés médullaires, rien n'est fait pour améliorer la qualité de prise en charge et de vie des personnes à mobilité réduite. «C'est effectivement grave, c'est la politique de la poudre aux yeux. On ne va pas au fond des choses, en étudiant ce qui peut être fait pour qu'ils vivent une vie ‘‘normale''», peste Mme El Mamri. «Il y a certes la prévention de l'accident, mais il y a aussi la prévention de l'aggravation de l'état de l'accidenté, à moyen et à long termes. Mais là où le bât blesse, c'est que rien n'est fait ni en amont ni en aval», juge-t-elle.
Mieux comprendre pour mieux agir…
«Ce qui est fait est largement insuffisant et inadéquat. Ce qui a induit une sorte de banalisation de ces morts», estime d'ailleurs Abdelwahab Hamouche, membre de l'association Baraka. Qui a-t-il lieu de faire ? Chacun y va de sa réponse. Mesures répressives et coercitives, contrôles techniques et mécaniques rigoureux pour une meilleure sécurité, amélioration des formations des auto-écoles, inclure la sécurité routière au sein des programmes scolaires, inculquer les notions de secourisme et de premiers soins, ou encore responsabiliser les conducteurs, mais cela sans les culpabiliser ou les infantiliser, mais en misant sur leur conscience. Tout cela avec un socle commun : inclure la société civile, «l'être humain», les mettre au centre des initiatives gouvernementales, en partenaire.
Car tout est lié. «Un citoyen que l'on infantilise et méprise, qui est incivique dans son immeuble, dans sa rue, ne pourra que l'être lorsqu'il est au volant», assène Mme El Mamri. «Il y a ça et là des campagnes de sensibilisation pour la sécurité routière et pour une conduite responsable. En plus d'être trop sporadiques, elles ne sont pas le fait de vrais communicants en la matière», explique quant à lui M. Hamouche. Mais faudrait-il encore que l'on connaisse et comprenne ce qui conduit les automobilistes à adopter un comportement dangereux. Et s'il est vrai que, dans les discours, les accidents de la route et la sécurité routière sont devenus le cheval de bataille du gouvernement, et l'une des premières préoccupations des autorités, il n'en demeure pas moins que ce n'est que maintenant que l'on décide d'organiser une réunion intersectorielle à ce sujet. Le but de cette rencontre ? Examiner profondément les causes de ces accidents afin de mieux les comprendre. Pour enfin agir…


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