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Le casse-tête
Publié dans Le Soir d'Algérie le 01 - 07 - 2020

J'ai vu une vidéo d'un citoyen de Batna, sur la toile, qui m'a fait toucher du doigt le ras-le-bol de l'Algérien. Ce citoyen, la soixantaine passée, lance un appel tout en colère en direction du président de la République. Il fait part de son désespoir de la gestion de l'épidémie Covid-19 par la puissance publique, mais aussi de l'entêtement « têtu » (je double la dose exprès) de l'Algérien à ne pas prendre au sérieux cette crise sanitaire majeure. S'il est excessif à un moment donné, il l'est pour de bonnes raisons. Comment, dit-il, que des marchés à bétail se déroulent au nez et à la barbe de la puissance publique ? Comment ne pas s'attendre à une catastrophe sanitaire dans les prochains jours ? J'ai déjà posé la question de savoir quand et comment doit intervenir un maire, un chef de daïra ou un wali ? Quel est leur rôle dans la gestion de cette épidémie ? Comment organiser un marché qui draine des centaines de personnes sans aucune mesure de sécurité ? Si les sanctions sont prévues par la réglementation, ne faudrait-il pas les appliquer pour le bien de tous ?
J'ai cru comprendre que le président de la République « ordonne de durcir les sanctions » (Le Soir d'Algérie du 29 juin). De quelles sanctions parle-t-on ? Pour l'absence de port de masque ? Ceux qui sont censés sanctionner, eux-mêmes, portent rarement la bavette. Il y a ainsi une équation difficile à solutionner : l'extrême fatigue, à la limite du burn-out, des personnels soignants, le nombre de places limité dans les hôpitaux (d'où possibilité de saturation), le déni du citoyen face à cette infection et absence de sanction sur le terrain. Ce mélange explosif préfigure déjà le pire ; nos moyens de santé ne pourront pas y faire face. Il me semble que les responsables, notamment au niveau local, doivent impérativement sortir sur le terrain constater de visu la « fawda » existante. Je déplorais, dans ma dernière chronique, ces queues devant des institutions publiques dehors sous un soleil de plomb, et aucun responsable ne lève le petit doigt. Puis, un citoyen au revenu modeste ne peut pas se permettre de payer un masque à 60 dinars par jour. Où sont les bavettes promises par la puissance publique, que les associations devaient distribuer gratuitement ? Personnellement, je ne les ai pas vus à Tizi, principalement dans mon quartier. Où allons-nous de ce pas ? Je sais que nous n'avons pas les moyens de faire face à une pandémie de grande ampleur, même si nous disposons du meilleur système de santé en Afrique. Il faut arrêter de s'attribuer des bons points pour soi-même. Ce n'est pas une bonne politique ni une bonne pédagogie sociale. Il faut le prouver sur le terrain. L'Algérien ne croit qu'en ce qu'il voit. Il ne croit plus en la parole des responsables, maire, wali ou Président, voire ; il s'est tellement fait rouler dans la farine, qu'il est totalement désabusé, au point où il considère que cette infection n'existe même pas.
L'intervention du citoyen de Batna m'a fait bondir. Il n'exige rien d'autre que le « debbouz », la mise à l'écart de tous responsables inaptes et arrive même à penser au suicide. « Chaâb n'taâ debbouz », ne cessait-il de réclamer ! A certains endroits, il a été excessif, troublé qu'il était par sa colère ; par contre, il a raison quand il demande l'application des sanctions, d'abord pour le responsable (les walis sont ses cibles), ensuite pour le citoyen. La prévention est la meilleure des solutions.
Ce ministre a donc choisi la nationalité française ; il a préféré quitter cette fonction pour demeurer français. Ça a fait des gorges chaudes, me semble-t-il. L'hypocrisie n'a pas de limites chez nous. Il y en a même qui se sont offert, gratuitement, une crise aiguë de nationalisme. Je les vois d'ici en train de froncer les sourcils. Quoi ? Il rejette un poste de ministre en Algérie pour demeurer français ! Où est le nif ? Il ne reste plus rien, décidément ! Perso, je ne vois pas où est le ‘blème ? Ce monsieur est déjà parlementaire. Puis il a été désigné ministre. Bien, je suppose qu'il y a eu une enquête d'habilitation. Soit, on se rend compte que c'est un binational. On lui met le marché sur la table : tu rejettes ta deuxième nationalité, tu restes ministre ; alors qu'elle est ta réponse ? Je vous remets les clés du ministère, je rentre chez moi, « là-bas chez nous », je garde les couleurs de Fafa. Qu'il repart en France, il s'y sent bien, grand bien lui fasse, il ne faut pas en faire tout un tralala. Puis, c'est son droit le plus absolu ! Puis, tous ces hypocrites qui crient au scandale, je suis sûr qu'ils font la chaîne pour un visa touristique, et dans la discipline, kho. Puis, si demain on leur proposait une carte de séjour, ils sauteraient dessus. Puis, si on leur offrait la nationalité, ils pisseraient dans leur froc ; l'allocation-chômage, c'est de l'euro, pardi ! Que chacun de nous fasse son examen de conscience, le nationalisme relève désormais de la frime ! Et si tout simplement l'Algérie était trop grande pour nous !
J'ai ouï dire que le ministre du Commerce souhaite moraliser l'activité commerciale. Il n'y a que chez nous que des idées comme ça sortent de la tête de nos gouvernants. Moraliser l'activité commerciale ! Quel programme ! Quelle trouvaille ! Je suis curieux de savoir comment il va s'y prendre. Et si on assurait à nos commerçants des cours d'éducation civique et morale ! Pourquoi pas ? Je l'ai faite au lycée, de mon temps. Comment dire bonjour ? Comment dire merci ? Comment assurer le sourire ? Comment dire au revoir ? Comment se présenter dans une tenue propre ? Comment rendre la monnaie ? Comment peser la marchandise ? Comment éviter de mettre du pain dans des paniers en osier dégueulasses ? Tout ça, quoi ! Et après ? Va-t-on enfin appliquer la réglementation en matière commerciale ? Elle existe, non ? Je vous souhaite bon courage, Monsieur le Ministre ; sauf qu'un commerçant tordu restera un commerçant tordu ; tout comme le citoyen tordu restera un citoyen tordu. Je dis ça, je ne dis rien !
Pour clore cet espace de parole, je fais appel à Jean Sénac, cet agitateur de talent : « Si tu mords la terre, son goût/Tu le gardes blotti dans une dent/Tu as envie de crier : ils sont tous pourris/Laissez parler Rameau, El Anka, Djamila/Laissez écouter ma mère –ses rengaines de mauvais goût/Laissez-moi me perdre dans ces dessins que les enfants tracent à la craie dans les rues de Pointe-Pescade/Laissez-moi, laissez-moi – et pavoisez vos barques/Empiffrez-vous dans les festins !/Que sont vos querelles, vos œuvres/Quand mon peuple crève de faim ? »
Y. M.


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