Hier matin, au centre-ville d�Oran, en contre-bas du boulevard Ma�ta, la place Val�ro �tait envahie par plus d�une centaine de commer�ants entre d�taillants et grossistes, bien d�cid�s � se faire entendre des autorit�s. Et pour cause, ce mouvement de protestation faisait suite � une agression, une de trop, survenue le matin m�me contre deux commer�ants et leurs clients dont l�un a �t� d�lest� de la somme de 12 millions de centimes sous la menace de sabres que brandissaient trois individus. Cette fois-ci, d�un commun accord, l�ensemble des grossistes et commer�ants ont donc d�cid� de baisser les rideaux et de se rassembler sur le boulevard, juste � proximit� de la place du 1er-Novembre, bloquant ainsi toute la circulation. Sur place, les t�moignages sur l�ins�curit� r�gnant fusent de partout �chaque jour, l�un d�entre nous se fait agresser, parfois plusieurs fois dans la journ�e un braquage a lieu !... Ils d�barquent � plusieurs, arm�s de couteaux, �sioufa�, et vous d�pouillent puis vont de magasin en magasin. Ainsi, si tu oses faire un geste pour r�sister tu te retrouves transperc� !�, raconte un commer�ant approuv� par ses camarades. Le sentiment de peur est v�ritablement r�el chez les grossistes de cette zone du centre-ville. En plus de devoir travailler avec cette peur au ventre, ils voient, d�sormais, leurs clients fuir les lieux. �Mes clients ne veulent plus venir s�approvisionner ici, ils vont � l�Est m�me si cela leur revient plus cher ! On travaille de moins en moins�, surench�rit un autre. Dans le m�me temps, les grossistes ne m�chent pas leurs mots � l�encontre des forces de s�curit� qu�ils jugent laxistes et peu soucieuses de la s�curit� des commer�ants. �Pourquoi ils ne font rien ? Cette situation est connue partout, jusqu�au bout de l�Alg�rie profonde, et ils n�agissent pas, il faudrait que l�on assure nous-m�mes notre s�curit� ?�, l�chent certains. Une d�l�gation des contestataires s�est rendue par la suite au commissariat central de la S�ret� urbaine, tandis que les autres commer�ants campaient toujours sur leurs positions �jusqu�� ce qu�ils trouvent une situation d�finitive�, nous ont-ils encore d�clar�. En fin de matin�e, les grossistes bloquaient toujours l�esplanade et le boulevard.