Le Centre hospitalo-universitaire CHU-Nedir Mohamed de Tizi-Ouzou a abrité, mercredi jeudi, les 5es Journées nationales de pharmacie. Elles ont vu la participation de plusieurs médecins et pharmaciens, venus des différentes régions du pays et de professionnels de la santé des pays étrangers, notamment de France. Placées sous le thème «La pharmacie hospitalière à l'épreuve du défi économique», cette manifestation scientifique a été l'occasion pour les professionnels de la santé, de débattre du rôle du pharmacien d'officine dans la lutte contre le cancer et aussi contre le dopage. Après avoir annoncé l'ouverture de ces journées, par la secrétaire générale du CHU, le Pr Kamel Bouzid, chef du service d'oncologie médicale au Centre de Pierre et Marie Curie (CPMC) d'Alger, et président de la Société algérienne d'oncologie, lance une véritable mise en garde. «Si cette période conjoncturelle, imposée par la politique d'austérité, persiste, une pénurie de médicaments sera enregistrée au niveau de l'ensemble des établissements de santé du pays, en 2017». Pour illustrer ses propos, il a affirmé que cette politique d'austérité a un impact direct sur le budget de fonctionnement du CPMC, qui est réduit d'ores et déjà de 50%. Par ailleurs, le Pr Bouzid a tiré, à boulets rouges, sur la gestion du stock imposée par les gestionnaires des pharmacies hospitalières. Ce qui favorise, selon lui, le gaspillage des médicaments après la date de leur expiration. «Il est anomal, à ce qu'un pays comme l'Algérie, qui dégage une enveloppe de 4 milliards de dollars pour l'importation de médicaments, puisse jeter des quotas de médicaments après leur date d'expiration ? Pour cela, il a appelé les pharmaciens à mener le combat avec les cliniciens et les gestionnaires pour mettre fin à cette gestion de stock». «Le pharmacien a un rôle primordial pour optimiser une gestion efficiente de ces médicaments avant leur date d'expiration». Sur un autre volet, il est revenu sur le Plan national 2015-2019 de lutte contre le cancer, initié par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui, d'après lui, est en bonne voie. Le Dr Rachid Maâcha, responsable au niveau de la sous-direction du produit pharmaceutique au CHU-Mohamed Nedir, a donné un aperçu sur les aspects pharmaco-économiques, dans le cadre du plan anti-cancer. Il a affirmé, à ce sujet, que le pharmacien a un rôle primordial dans la prévention et le dépistage précoce pour lutter contre cette maladie du siècle. Se référant aux chiffres, le Dr Maâcha a affirmé que le nombre de cancéreux dans le monde est de 13000000, et que le nombre de décès causés par cette maladie peut atteindre les 13000000 millions, à l'horizon de 2030. En Algérie, 45 000 nouveaux cas sont recensés annuellement et dont l'âge moyen au diagnostic est de 45 ans. Pour y faire face, il a précisé que les pouvoirs publics ont placé la lutte contre le cancer comme une priorité nationale. D'ailleurs, entre 65 et 70% du budget de fonctionnement des CHU est alloué pour les services d'oncologie, a t-il dit. Le Dr Maâcha a appelé le gouvernement, à veiller sur l'importation d'une molécule mère de bonne qualité, qui aura pour objectif, de diagnostiquer la maladie au moment opportun, c'est-à-dire le dépistage précoce et de sauver des vies. «Cette stratégie pharmaco-économique permettra d'utiliser des ressources rares avec une molécule plus efficiente pour lutter contre cette pathologie», dira-t-il. Durant l'année 2015, le nombre de nouveaux cas enregistrés au niveau local, est de 1 230, conclut le conférencier