Les prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, détenus à la prison de Salé (Maroc), ont appelé à leur rendre leurs droits et leur liberté avant le verdict tant attendu à la Cour d'appel de Rabat qui a reporté la sixième et dernière phase du procès au 18 juillet. «Nous appelons les militants sahraouis, observateurs internationaux, associations, avocats, journalistes ainsi que tous les sympathisants et solidaires de la liberté et des droits de l'homme d'assister massivement aux séances de ce ‘procès' afin de mettre la lumière sur les exactions de l'occupant marocain et les aberrations de son système judiciaire corrompu et qui est au service du makhzen et, aussi, faire pression sur les autorités marocaines pour nous rendre nos droits et notre liberté», ont-ils déclaré dans un communiqué transmis à l'APS par des militants des droits de l'homme sahraouis en France. Ils ont indiqué que les autorités marocaines les obligent, par la force, à assister à (leur) simulacre de procès, et ce, «depuis que nous avons décidé de boycotter et de refuser de participer à cette mascarade». Les 24 militants sahraouis ont été arrêtés, torturés et condamnés à de lourdes peines sur la base d'aveux signés sous la torture en raison de leur participation au camp de protestation sahraoui de Gdeim Izik en 2010, rappelle-t-on. «Nous sommes aussi conscients que les divers reports de ce pseudo procès visent à épuiser et décourager la solidarité et l'assistance que nous apportent nos familles, la société civile sahraouie, les observateurs à travers le monde, les organisations internationales», ont-ils ajouté, soulignant qu'ils n'ont pas cessé d'être la cible de diverses campagnes de désinformation. Depuis la décision de la Cour suprême de casser les jugements arbitraires du tribunal militaire, «nous n'avons cessé d'être la cible de diverses campagnes de désinformation et de +preuves+ montées de toute part par les autorités policières, juridiques ainsi que la machine médiatique makhzeniennes», a rappelé le communiqué, daté du 11 juillet. La défense des prisonniers sahraouis, expulsée du procès, a établi, rappelle-t-on, un rapport d'observations sur le procès à travers lequel elle montre l'iniquité du procès et l'absence de crédibilité scientifique et juridique des charges retenues contre les accusés. Le rapport de 74 pages, rédigé par Me Ingrid Metton et Me Olfa Ouled, fait ressortir, entre autres, que l'ensemble des éléments de preuve présentés pour démontrer la culpabilité des accusés font cruellement défaut et n'ont aucune crédibilité scientifique et/ou juridique. Selon l'acte d'accusation, les prisonniers politiques sahraouis sont poursuivis pour des faits de violence commis sur des agents des forces publiques, entraînant la mort avec intention de la donner, association de malfaiteurs dans le but de commettre un crime et profanation de cadavre. Le rapport souligne que les procès-verbaux, obtenus sous la torture, preuve centrale du procès militaire et de la procédure devant la Cour d'appel, sont inopérants, rappelant que le tribunal militaire s'était dessaisi de l'affaire par manque de preuves. L'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (ACAT) a constaté que le procès est marqué par de multiples et graves atteintes au droit à un procès équitable. De graves atteintes Ce procès est marqué par de multiples et graves atteintes au droit à un procès équitable, notamment par la prise en compte d'aveux signés sous la torture, la partialité du tribunal et de nombreuses entraves posées aux droits de la défense, a précisé l'ACAT dans un rapport intitulé Communication conjointe aux Rapporteurs spéciaux sur la torture et les peines ou traitements cruels. Pour sa part, la gauche unie espagnole a dénoncé jeudi «le manque de garanties et l'illégalité» du procès des prisonniers politiques sahraouis du groupe «Gdeim Izik» qui vient d'être reporté au 18 juillet prochain à Rabat, exigeant la libération immédiate de tous les prisonniers sahraouis détenus dans les prisons marocaines. La gauche unie espagnole a dans un communiqué, «suite au nouveau report du procès des prisonniers politiques sahraouis détenus illégalement et injustement depuis des années du 11 au 18 juillet courant, dénoncé l'illégalité de ce procès et le manque de garanties procédurales démontrées depuis le début.» La gauche unie a souligné dans son texte que «le régime marocain a de nouveau démontré que son système judiciaire n'est pas indépendant et continue d'utiliser la répression pour faire taire le peuple sahraoui», et pour cela, a-t-on poursuivi, «nous exigeons la libération immédiate des prisonniers de Gdeim Izik et de tous les prisonniers politiques sahraouis». Rappelant dans son texte les diverses irrégularités qui entachent ce procès et recueillis par les observateurs internationaux et les militants des droits de l'homme «tels que le manque de preuves, des autopsies ou des rapports d'experts et l'existence d'une pression sur les accusés», la gauche unie espagnole a réaffirmé que «la justice marocaine n'est pas indépendante et sert les intérêts politiques du pouvoir marocain, en cautionnant un régime qui occupe illégalement le Sahara occidental depuis 1975 et réprime les étudiants sahraouis à Marrakech et les manifestants du rif marocain». D'autre part, l'association de Cantabrie amie avec le peuple sahraoui a rappelé que «l'oppression de l'appareil répressif marocain continue et notamment pour les militants des droits de l'homme qui réclament pacifiquement les droits du peuple sahraoui». A cet effet, cette association a dénoncé «les condamnations récentes des étudiants sahraouis de Marrakech ainsi que le simulacre de procès des militants de Gdeim Izik qui continue à durer dans le temps après les nombreux reports et les conditions inhumaines dans lesquelles vivent ces prisonniers politiques».