De tout temps, l'examen du baccalauréat était l'étape la plus importante pour tout candidat. Le stress et le trac marquent cette date très importante pour les lycéens appelés à la rencontre de leur destin. Cette année, la crainte et l'appréhension sont, apparemment, plus dures que les années passées chez les élèves de terminale en examen depuis dimanche. Rien qu'à voir les conséquences néfastes sur le comportement des candidats pour se rendre compte de l'importante que revêt cet examen. Des décès ont été même signalés dans certaines régions du pays suite à des arrêts cardiaques à l'intérieur même de centres d'examen. Des candidats se sont évanouis juste après avoir jeté un coup d'œil sur les copies d'examen, d'autres ont même abandonné et ont préféré ne pas passer les autres matières. La situation est presque inédite en Algérie. Selon la psychologue S. Oumaza, établie à Tizi Ouzou, «un sujet ardu à résoudre d'une seule matière peut causer l'effondrement complet d'un candidat, surtout pour les recalés des examens précédents». Pour cette spécialiste, il n'est guère facile de faire remonter le moral à un candidat qui a rechuté en l'espace de quelques heures seulement ou lors de la période des examens. «La préparation d'un écolier à un examen important doit être entamée dès le début de l'année, non lors des examens, et le candidat doit comprendre que le bac est un concours comme tous les autres examens habituels», ajoutera Mme Oumaza. Cette dernière ajoute que les examens de cette année se présentent dans un contexte un peu particulier, comparativement à ceux de l'année dernière. Pour elle, «il y a d'abord le changement à la tête du ministère, et le fait que le nouveau ministre n'ait pas limité les leçons à réviser, la surcharge des programmes a accentué davantage le stress des lycéens». Notre interlocutrice précise que d'habitude, ce sont les filles qui sont les plus touchées par le syndrome du stress lors de ce genre d'examen. «Le sujet des mathématiques de la branche sciences naturelles, une matière essentielle pour cette filière, a porté un sacré coup au moral des candidats.» Pour le Docteur Messaoudène, qui est aussi de cet avis, les candidats recalés sont les plus vulnérables. «Ceux qui n'ont pas réussi à décrocher leur bac par le passé sont les plus exposés à de fortes pressions lors des examens, car ils ont des craintes quant à leur avenir et de ne plus avoir la chance de repasser le bac», explique le psychologue. Ce dernier indique que les candidats qui ne sont pas prêts psychologiquement sont déprimés avant même le début des examens. Pour le Docteur Messaoudène, les parents parfois jouent aussi un rôle négatif et causent des troubles à leurs enfants. «Certains parents sont plus stressés que leurs enfants, donc ils exercent une pression terrible sur leur progéniture, ce qui influe négativement sur le moral des candidats».