Seddiki observe le silence radio La Cnisel «ne pourra pas contrôler le processus électoral qui lui a échappé dès le début», avoue un membre de la Commission. Les critiques visant la Commission nationale indépendante de surveillance des élections locales du 29 novembre prochain (Cnisel) ne proviennent pas uniquement des partis en lice. Même les membres de cette instance, présidée par Mohamed Sedikki, stigmatisent son travail et considèrent qu'elle ne pourra pas accomplir la mission pour laquelle elle a été créée. «Globalement, la commission a raté sa mission politique en raison de son installation tardive, le manque de coopération avec le ministère de l'Intérieur et le Premier ministère et son incapacité à élever le niveau de ses exigences vis-à-vis de l'administration», nous a déclaré, hier, un membre de la commission qui a requis l'anonymat. Plus pessimiste, notre source a ajouté que la commission «ne pourra pas contrôler le processus électoral qui lui a échappé des le début». Ainsi, la Cnisel clame son impuissance de jouer le rôle qui lui est dévolu dans le cadre de la surveillance des élections locales. Alors que plusieurs partis politiques ont exprimé leurs craintes quant à la transparence du scrutin, la commission n'a effectué aucune mission de contrôle sur le terrain. Elle observe impuissante tous les dépassements qui sont signalés au cours du déroulement de la campagne électorale qui entame, aujourd'hui, sa neuvième journée. «Le programme des sorties sur le terrain, qui est déjà élaboré, sera entamé incessam-ment», a souligné notre source. Pour ce qui est des dépassements enregistrés depuis le début de la campagne électorale, notre interlocuteur dénonce l'utilisation, par certains partis politiques dont le FLN, des symboles de l'Etat à des fins électoralistes. Il a dénoncé, ainsi, le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, qui s'est approprié l'hymne national, Qassaman, lors d'un meeting tenu il y a trois jours à Staoueli (Alger). Notre interlocuteur souligne aussi l'affichage sauvage pratiqué par certains partis et leurs candidats au niveau local ainsi que l'utilisation par certains élus qui se sont portés candidats des APC pour servir leur campagne électorale. Il cite le candidat du Mouvement populaire algérien dans la commune d'Alger-Centre qui organise, selon lui, des réunions à l'intérieur de l'APC et qui promet la distribution des logements LSP s'il était élu. La même source précise qu'il s'agit là de l'utilisation des deniers publics au profit de ces candidats, rappelant que les candidats de 6 partis politiques ont envoyé une lettre au wali d'Alger, lui demandant d'assurer une élection libre et transparente. Concernant le déroulement, sur le terrain, de la campagne électorale, notre source souligne que cette dernière a été marquée par la désaffection populaire. «Les citoyens et même le pouvoir dont l'intêret est porté sur la présidentielle de 2014 n'accordent pas beaucoup d'importance aux élections locales du 29 novembre», a-t-elle indiqué. La Cnisel n'a pas échappé aux conflits internes. Un membre a été exclu, avant-hier, pour «avoir porté atteinte à une partie des membres de la commission dans des déclarations à la presse», explique notre interlocuteur. La suite est, pour le moins que l'on puisse dire, déshonorante: il est interdit aux membres de la commission, en dehors du président et d'un porte-parole qui sera désigné, de s'exprimer en tant que tel. Ce qui les pousse soit à se taire soit à s'exprimer sous couvert de l'anonymat. Cette situation crée un grave problème de communication dans cette instance. Son président, Mohamed Seddiki, répond peu aux appels des journalistes. Hier, nous avons tenté à plusieurs reprises de le joindre avant de l'avoir au téléphone. Il nous a demandé de patienter quelques minutes pour nous rappeler. Sans suite.