La feuille de route de Walid Sadi pour « un véritable modèle de professionnalisme dans le football algérien »    L'AAPI reçoit une délégation d'investisseurs omanais    Clôture à Alger du premier Symposium international algérien de la Sculpture    Des organisations françaises appellent à la reconnaissance des crimes coloniaux    Les capacités du secteur de la santé à Djelfa la qualifient pour la réalisation d'un CHU    Mali: une coalition d'opposition défie la suspension "illégale" des activités politiques    CHAN 2025/Algérie-Gambie: la délégation gambienne rate son vol pour Alger    La gestion totale des structures de la jeunesse tributaire d'une autorisation du ministère    Mascara: camp médical et chirurgical au profit d'enfants atteints d'infirmité motrice cérébrale et de personnes aux besoins spécifiques    Education: garantir la qualité de l'enseignement pour permettre aux élèves de passer les examens en toute confiance    Alger: coup d'envoi de la caravane de la Mémoire nationale    Ouverture du 4e Salon international "Annaba Siaha"    Journée nationale de la Mémoire: plusieurs moudjahidine et personnalités nationales distingués    Inauguration et baptisation de plusieurs infrastructures aux noms de chouhada et de moudjahidine dans l'Ouest du pays    FAF: inauguration du mini-terrain "FIFA Arena" à Alger    Une rapporteuse de l'ONU exprime ses "vives préoccupations" concernant le harcèlement d'un militant sahraoui par le Maroc    L'ancien ministre Hamid Sidi Saïd n'est plus    CHAN-2025/Algérie-Gambie: les "Verts" à pied d'œuvre à Annaba    Larbaoui reçu à Freetown par le Président sierra-léonais    Sonatrach participe au 1er Salon national de la Qualité, de l'Hygiène, de la Sécurité et de l'Environnement à Oran    Le ministre de l'Industrie inspecte les unités et structures de l'usine "Safia" de raffinage de l'huile alimentaire    Mise à l'honneur des métiers artisanaux avec la première édition du concours « Sika Carreleur Compétition »    L'Inter Milan en finale après un match légendaire face au Barça    Les réfugiés victimes d'extorsion, de vol et de violence sexuelle    Sit-in des travailleurs (CTA) de ''ERGR Aurès'' devant le siège de la wilaya    «On a besoin de nos supporters à Annaba»    Entre barbouillage pictural et maquignonnage culturel    L'autre visage de la Libération    Le criminel Netanyahou se présente pour la 28e fois devant le tribunal pour corruption    La FAF averti, des supporters s'interrogent    Saadaoui s'engage à incarner une école moderne et des conditions de scolarisation décentes    Bruno Retailleau a contribué à répandre la haine anti-musulmans    La vente des moutons roumains et espagnols lancée    Une pratique démocratique à l'abri de toute forme de dérive    L'intérêt national, avant tout    Le projet de loi présenté à l'APN    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Bonimenteur
Publié dans L'Expression le 24 - 12 - 2014

«Les bonnes marchandises se passent de publicité.» Proverbe chinois
Une anecdote: par un après-midi ensoleillé, alors que je promenais mon ennui et ma curiosité Porte de Clignancourt, mon attention fut attirée par une foule compacte agglutinée autour d'un homme qui vendait un couteau qui pouvait couper les pommes de terre, selon les formes et les tailles de l'art culinaire. Il était équipé d'un réchaud à gaz et d'une poêle à frire où mijotaient les produits de ses exhibitions répétées. Malgré la modestie du produit qu'il vendait, le bonimenteur faisait montre d'un tel bagout et d'un irrésistible humour qu'il finit par conquérir le coeur de tous les badauds qui se fendaient la pêche, pendant que lui torturait les patates. Il faisait de la communication. De nos jours, cela paraît comme une chose importante. Son rôle devient de plus en plus prééminent dans chaque entreprise au point qu'elle est devenue quasiment une science. Des hommes ont réfléchi, ont étudié la psychologie humaine, son degré de perception, ses qualités de réception et ses capacités d'assimilation. Ainsi, le consommateur est passé au crible des divers instruments forgés par ces spécialistes: la machine peut ainsi se mettre en marche. La communication, car c'est de cela qu'il s'agit, est devenue la principale préoccupation des entreprises ou des groupements humains qui ont intérêt à vendre un produit, à proposer un programme a priori ou à expliquer une démarche a posteriori.
Il est de première évidence que pour communiquer, il faut qu'il y ait au moins trois éléments indispensables: le producteur, le produit et le consommateur. Quand on n'a rien à vendre ou à proposer, la communication devient inutile. Quand le consommateur n'a pas la capacité financière d'acquérir le produit, la communication est vaine! Autant prêcher dans le désert. Si la communication est l'ensemble de moyens fournis par le producteur pour amener l'autre vis-à-vis dans son raisonnement, il faut qu'il y ait d'abord disponibilité du produit.
En période de pénurie, il serait absurde de dépenser des efforts inutiles pour «vendre» ce qui ne se vend pas.
D'ailleurs, comme les gens ont pu le constater, dans les économies socialistes, la communication est réduite à son strict minimum: la publicité est inexistante car la pénurie est la règle dans le système où le volume de la monnaie est supérieur à celui des produits. Pourtant, pour faire passer la pilule, le régime doit communiquer: il émet certains messages afin d'adoucir les contradictions existantes. Les réalisations industrielles, les progrès de l'économie, les faux bilans, les manifestations culturelles grandioses avec une figuration humaine massive, de grandes cérémonies où les discours emphatiques sont reproduits à la une par une presse domestiquée, la perspective de lendemains qui chantent demeurent les leitmotivs du pouvoir. De grands portraits du dictateur du moment jalonnent les voies publiques, des statues monumentales ornent les places. Quand tout cela ne suffit pas, un deuxième discours se greffe sur le premier: il compare l'état du pays en question avec celui du voisin qui est, en général, considéré comme un ennemi éternel (à cause certainement des nombreux heurts qui se sont produits dans l'histoire). La comparaison est d'autant plus aisée si la nature des régimes apparaît de prime abord comme différente si le pays voisin est une monarchie à l'ancienne avec «baisemains et rondes fesses», toute l'attention sera portée sur ce rituel d'un autre âge qui deviendra la cause essentielle de l'arriération économique de la population, et le train dispendieux mené par la cour apparaît comme un blasphème aux yeux du commentateur.
Mais cela n'est pas aussi simple que cela, car il y a quelque chose qui compte aussi dans la communication: c'est le temps. Quand la situation de la majorité de la population ne s'améliore pas, quand l'augmentation des produits de première nécessité fait apparaître ridicules les maigres salaires dont les insignifiants relèvements sont portés par la déesse aux cent bouches, quand le chômage est persistant et que le marché du travail ne reste ouvert que pour une certaine catégorie de personnes, quand la réserve des devises augmente alors qu'une jeunesse désespérée se bouscule désespérément aux portes des légations pour un improbable visa, quand les boat-people cassent dramatiquement une actualité morne, quand la télévision satellitaire dit le contraire de ce qui est raconté sur la chaîne publique, quand Internet élargit les horizons, alors l'homme politique qui cherche à faire prendre ses vessies pour des lanternes, a intérêt à soigner sa communication.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.