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Embrasser le pain, une tradition algérienne
Publié dans L'Expression le 08 - 10 - 2015

Nous payons notre pain en devises. On en mange trop et on en jette autant. Jusqu'à quand? Jusqu'à épuisement de nos réserves? Et si en plus, cette surconsommation est une cause de diabète! Encore plus de malades. Plus de dépenses de santé publique. Il fut un temps où le pain était rare...
Deux poids, deux mesures. Plusieurs événements qui ont eu lieu cette semaine ont trait au même sujet. Il y a eu d'abord, en début de semaine, le reportage diffusé par la télévision publique au JT de 20h sur les inacceptables amas de pains jetés aux ordures par les Algériens. Ce n'est pas nouveau, mais le rappel fait encore et toujours plus mal. Ensuite, il y a les boulangers qui se sont plaints au ministre du Commerce de la hausse du prix des intrants dans la production du pain. Ce qui se répercute sur leur marge de bénéfices. Le ministre a promis des mesures sans «toucher» au prix du pain à la vente. Mardi dernier, c'était le président Abdelaziz Bouteflika qui avait appelé, lors du Conseil des ministres, le gouvernement «à persévérer dans la lutte contre le gaspillage». Et enfin il y a eu hier «la Journée nationale anti-tabac» présidée par le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf. Que vient faire le tabac avec le pain? Patience, nous allons l'expliquer, mais avant penchons-nous sur la consommation du pain dans notre pays. Ce n'est un secret pour personne, l'Algérien est un gros consommateur de pain. A l'échelle planétaire, nous sommes dans le peloton de tête. A cela deux explications. L'une historique et l'autre économique. Scientifiquement, le pain est un aliment «longue satiété». C'est-à-dire qu'il fait reculer le sentiment de faim chez l'être humain. Plus vulgairement, on pourrait dire qu'il «remplit mieux le ventre». Par son riche apport en glucides (l'équivalent de 25 carrés de sucre environ par baguette de pain). On comprend mieux la place privilégiée accordée au pain par l'Algérien durant la colonisation. Du temps de la misère. De la faim. Du temps où il lui était fréquent de se rabattre sur des racines de plantes «El Guernina», cette plante sauvage, est restée dans notre alimentation) pour calmer sa faim. Cela peut paraître excessif aux jeunes qui devraient questionner leurs parents et grands-parents. A la même époque, les réserves («El Aâoula») de céréales dans les foyers étaient des plus précieuses. Toute l'alimentation de la famille était à base de céréales (couscous, pains, gâteaux, etc.). Les terres incultes vers lesquelles la colonisation avait repoussé les Algériens ne permettaient pas la culture de légumes. D'où le «bouratif». D'où la consommation de survie. C'est ainsi que l'Algérien considérait le pain comme sacré. A cette époque-là, jeter du pain était, à la limite, un péché. C'est pourquoi lorsqu'il arrivait à un Algérien de trouver par terre un morceau de pain jeté, il le ramassait avec délicatesse, l'embrassait (comme pour excuser l'impardonnable geste de celui qui l'avait jeté), avant de le placer en hauteur comme pour lui éviter d'être souillé par des animaux ou écrasé par inadvertance. Bien que de plus en plus rare, cette tradition existe toujours. Il se trouve encore des personnes pour embrasser, de nos jours, le pain. C'est le résultat de plus d'un siècle d'histoire du pain dans notre pays. Une surconsommation doublée d'un énorme gaspillage. Si des explications (comme celles citées plus haut) peuvent être apportées s'agissant de la surconsommation, si des «remèdes» peuvent être préconisés par le corps médical, pour le gaspillage c'est tout simplement inadmissible. Il s'agit d'un produit subventionné par l'Etat en devises fortes qu'on jette. Encore plus inadmissible maintenant que nos recettes en devises diminuent avec la chute du prix du pétrole. Ce n'est pas un épiphénomène. Ce sont des tonnes de pain qui sont quotidiennement jetées. Aucune mesure de lutte contre ce phénomène ne pointe à l'horizon. Il y a comme un fatalisme généralisé qui paralyse le gouvernement, les associations, le corps médical et les médias que nous sommes. Pourtant, et à défaut d'éradiquer totalement ce fléau, il est possible de le réduire. Comment? Et c'est là que nous rejoignons ceux qui ont eu la patience d'attendre. Presque tous nos médecins sont engagés dans la lutte «anti-tabac». Même le gouvernement se met de la partie avec la présence, hier, du ministre de la Santé à la «Journée nationale» alors même que la fiscalité tirée du tabac n'est pas de trop pour les caisses du Trésor en cette période de «vaches maigres». La culture du tabac est vieille comme le monde. Elle a donné lieu à des fortunes détenues par la bourgeoisie traditionnelle. C'est cette bourgeoisie qui est aujourd'hui combattue, par ce biais, par la finance spéculative, notamment boursière. Restons-en là pour aujourd'hui et revenons au pain. On a vu plus haut qu'une baguette de pain représente environ 25 carrés de sucre. N'y a-t-il pas là matière à intéresser nos diabétologues? Pourquoi se taisent-ils face à la surconsommation? Alors que pour le tabac c'est un véritable vacarme. N'est-ce pas une voie pour réduire la surconsommation de pain dont nous détenons tous les records? Quant au gaspillage, pourquoi ne pas entamer une sensibilisation permanente? Par des affiches obligatoires dans les boulangeries, par exemple. Par des caravanes de sensibilisation. Par des prêches dans les mosquées. Par des spots à la télé. Pouvons-nous continuer à voir nos réserves en devises dans les poubelles sans broncher? Sans réaction aucune? Si la réponse est oui, c'est que nous marchons sur la tête!
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