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Que reste-t-il de la flamme des aînés?
L'APPEL DES ETUDIANTS ALGERIENS À LA GRÈVE DU 19 MAI 1956
Publié dans L'Expression le 20 - 05 - 2018

Les étudiants algériens avaient pris conscience de leur rôle historique en tant qu'élite en mesure d'apporter sa contribution dans le combat libérateur du pays.
En plaçant le contenu de l'appel dans son contexte historique de l'époque, on peut comprendre que le niveau des étudiants et lycéens était très élevé sur le plan de la conscience et de l'engagement politiques.
Le mouvement estudiantin célèbre aujourd'hui la Journée nationale de l'étudiant. Cette journée, qui remonte à 1956 avec la création de la première structure dans ce genre, l'Ugema en l'occurrence, une période où le peuple algérien croupissait sous la domination coloniale. Le mouvement estudiantin s'est démarqué lors de cette période avec un sens très élevé de conscience et du sacrifice. Les étudiants algériens avaient pris conscience de leur rôle historique en tant qu'élite en mesure d'apporter sa contribution dans le combat libérateur du pays avec une démarche très efficace et qui insufflera le mouvement révolutionnaire national. Ils ne voulaient pas s'inscrire en porte-à-faux par rapport à l'enjeu crucial qui taraudait l'ensemble du peuple. L'enjeu s'esquissait autour de la libération et le recouvrement d'une liberté longtemps assiégée par la politique coloniale.
Cette trempe d'étudiants était en phase avec les défis historiques auxquels faisait face le peuple algérien en luttant pour l'indépendance du pays. La maturité politique des étudiants et des lycéens algériens était telle que l'appel lancé le 19 mai 1956 est vu comme un manifeste digne de ce nom.
En plaçant le contenu de l'appel dans son contexte historique de l'époque, on peut comprendre que le niveau des étudiants et lycéens était très élevé sur le plan de la conscience et de l'engagement politiques au point de faire de cet engagement un sacrifice suprême. L'appel des étudiants algériens était prémonitoire dans la mesure où le fond et la forme de cet appel faisaient de la libération du pays en regagnant le maquis son leitmotiv. L'appel insistait sur la nécessité de déclencher une grève illimitée et dénoncer les crimes coloniaux de la France en précisant qu'«effectivement, avec un diplôme en plus, nous ne ferons pas de meilleurs cadavres! À quoi donc serviraient ces diplômes qu'on continue à nous offrir pendant que notre peuple lutte héroïquement, pendant que nos mères, nos épouses, nos soeurs sont violées, pendant que nos enfants, nos vieillards tombent sous les balles, les bombes, le napalm», lit-on dans cet appel historique du 19 Mai 1956.
Les étudiants et les lycéens algériens ont montré qu'ils étaient conscients des enjeux et les défis de cette époque caractérisés par un vent de liberté et de décolonisation. D'ailleurs l'appel l'exprimait amplement en soulignant que «on nous offre d'encadrer quoi? D'encadrer... les ruines et les monceaux de cadavres sans doute, ceux de Constantine, de Tébessa, de Philippeville, de Tlemcen et autres lieux appartenant déjà à l'épopée de notre pays. Notre passivité face à la guerre qu'on mène sous nos yeux nous rend complices des accusations ignobles dont notre vaillante Armée de libération nationale est l'objet».
La notion de militantisme est perceptible de la manière la plus tangible quant au sens du sacrifice et la maturité politique de la génération d'étudiants et de lycéens de la période qui nous renvoie à l'époque du Mouvement national.
Cette génération a pu assumer sa tâche et sa mission historique avec brio en s'engageant dans un processus de lutte de libération nationale en édifiant les structures de la révolution de la relève de l'Algérie indépendante. L'Union générale des étudiants musulmans algériens (Ugema), a su apporter sa contribution dans un contexte historique qui n'était pas du tout reluisant.
Les étudiants et les lycéens algériens de cette époque avaient le mérite de donner plus de sens à la notion d'appartenance au pays et à ses valeurs jusqu'à accepter de payer un lourd tribut pour défendre les valeurs de ce pays.
62 années sont passées depuis le fameux appel des étudiants pour prendre les armes dans l'objectif de libérer le pays. Le contexte d'aujourd'hui est entièrement différent, même si les enjeux restent les mêmes, le degré de conscience semble ne pas être le même, les étudiants et les lycéens de l'Algérie de 2018 sont loin d'exprimer une espèce de démarcation par rapport aux grands enjeux qui préoccupent le pays et les menaces dont il fait l'objet. Les étudiants d'aujourd'hui doivent se ressourcer de leurs aînés pour pouvoir s'armer politiquement et intellectuellement afin atteindre le niveau leur permettant de faire des nuances quant aux priorités nationales et les grands défis que le pays doit transcender. D'ailleurs, même la célébration vient de perdre de sa brillance, c'est ce qui renseigne du recul manifeste de la conscience et de la formation politiques dans les milieux estudiantins. Les organisations estudiantines sont sommées d'opérer leur mue si elles veulent avoir un rôle d'avant-garde comme leurs aînés d'hier qui ont montré une forme de détermination inouïe d'assumer un rôle historique et politique digne de leur statut d'élites du pays d'où leur rôle est doublement assumé.
Que reste-t-il de la flamme des étudiants du Mouvement de Libération nationale et de leur détermination de déloger le colonialisme et construire un Etat souverain et libre?


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