L'Algérie ne passera pas sous les fourches Caudines du FMI, malgré la terrible crise financière imposé par le Covid-19. Le président de la République l'a affirmé à plusieurs reprises. La dernière fois ce fut lors de l'interview qu'il avait accordée à la chaîne de télévision France 24, à la veille de la célébration du 58ème anniversaire de l'indépendance du pays. Le chef de l'Etat l'a balayé d'un revers de la main. «L'Algérie dispose de réserves de change qui ne sont pas énormes, mais qui lui permettent de passer le cap d'une année à deux ans», a répondu Abdelmadjid Tebboune au journaliste Marc Perlman qui l'avait interrogé sur un éventuel recours au Fonds monétaire international. Le sujet demeure d'actualité. Il a été remis sur le tapis lors de l'émission «Dif Essabah» de la Chaîne I qui s'est tenue lundi dernier. «L'Algérie dispose encore d'une marge de manoeuvre lui permettant de ne pas recourir à l'endettement extérieur. La situation n'est pas aussi grave comme le pensent certains», a déclaré, le président du Conseil national économique et social sur les ondes dont -il était l'invité. «L'économie fait face à des difficultés et nécessite une réforme structurelle. Toutefois, elle est loin de l'effondrement», a souligné Rédha Tir. La question de la diversification de l'économie nationale pour atténuer la dépendance au pétrole est une priorité, une question de survie, une garantie d'un avenir moins tumultueux. Comment s'y prépare-t-on? «Le gouvernement s'attelle à réaliser le décollage économique, à travers la politique de diversification de l'économie et à s'orienter inéluctablement vers la transition énergétique, outre la réforme du budget de l'Etat et le parachèvement du processus de numérisation», a indiqué le successeur de Mohamed Seghir Babes, décédé en 2017. Que suggère son institution? «La vision du Cnes repose sur quatre principaux axes, à savoir: la création d'entreprises à dimension sociale et de service, la réalisation de la stabilité fonctionnelle, le repositionnement de certaines industries stratégiques et l'investissement social comme vecteur de développement» a précisé le spécialiste en psychologie économique et management des ressources humaines. Le confinement a-t-il entravé l'action du Conseil économique et social? Son président affirme que cette période lui a été plutôt féconde. Le Cnes a élaboré une étude sur la promotion du système des statistiques et une autre sur la transition énergétique, basée sur le comportement du citoyen et comment le convaincre à la nécessité d'économiser l'énergie et d'éviter son gaspillage, outre l'examen du devenir du secteur public non productif, a-t-il révélé, ajoutant que l'institution qu'il pilote accordait un intérêt tout particulier au Conseil de la concurrence. Cet intérêt est motivé par l'objectif de l'Algérie à asseoir une nouvelle politique d'industrialisation, selon des normes internationales, à réguler la concurrence et à mettre fin au monopole, en plus de passer au peigne fin la situation du secteur public économique.