L'Algérie assiste à une reconfiguration dans ses priorités politiques, économiques et sociales. L'élan populaire du 22 février a insufflé une dynamique politique de changement où la nécessité d'opérer des transformations de fond en comble est devenue une urgence drastique. L'on assiste ces derniers temps à une démarche consistant à remettre en cause des fonctionnements et des habitudes au niveau de l'administration nationale, c'est un processus louable, mais qui doit être conçu d'une manière qui coupe court avec les pratiques du passé et des comportements qui ont mené le pays vers l'impasse et le blocage. Le dernier mouvement qui a touché le corps des walis et des secrétaires généraux est aussi un aspect dont les conséquences doivent être conçues d'une manière pragmatique et concrète. La mission dévolue aux walis et aux secrétaires généraux est plus qu'importante et déterminante, elle implique les moyens de l'Etat dans une gestion de proximité qui n'est pas des moindres, voire vitale même. Il est indispensable de mettre en oeuvre une nouvelle feuille de route censée revoir complètement la gestion relevant des wilayas dont l'apport est très important de par ce qu'il représente comme dimension politique, sociale et économique à l'adresse des citoyens lambda qui se débattent dans un engrenage insoutenable quant à leurs préoccupations quotidiennes concernant l'eau, l'électricité, le transport, l'emploi, le logement... Il s'agit d'une responsabilité délicate et qui nécessite une gestion spéciale où les responsables qui en ont la charge doivent rompre avec les pratiques bureaucratiques et fondées sur le clientélisme et la médiocrité ambiante. Dans un passé récent, les walis et ceux qui les secondaient se comportaient en véritables «potentats» et le pire dans tout ça, est le fait qu'ils ne présentaient aucun bilan, ne rendaient pas de comptes. C'est dire qu'il s'agissait d'une gestion biscornue, qui répondait à une seule logique, à savoir l'allégeance comme démarche et comme mode opératoire. Mais la gestion de la cité et la résolution des problèmes directs des citoyens plongés dans la marginalisation sociale et le dénuement au quotidien, cela était relégué au dernier plan des préoccupations des walis et des secrétaires généraux qui se contentaient de gérer les choses de la cité d'une manière bureaucratique et parfois ils avaient recours à une espèce de démarche de non-gestion tous azimuts. Les changements qui s'imposent aujourd'hui et qui sont devenus une exigence saillante, revendiqués par des millions d'Algériens et d'Algériennes, sont une nécessité urgente pour répondre rapidement aux besoins et aux attentes légitimes des citoyens. Etre wali ou secrétaire général, ne représente pas des fonctions où l'ostentation et l'opulence les déterminent, ce sont, au contraire, des responsabilités publiques, voire des engagements envers les citoyens pour juguler les crises et pour concevoir des solutions sur la base d'une approche managériale concrète et efficace. Le temps presse, les problèmes relevant de la vie des citoyens s'exacerbent avec acuité. Il faut que la gestion s'adapte et qu'elle coupe avec la conception archaïque fondée sur des directives administratives. Le wali est un agent public au service des citoyens. Il est en quelque sorte la cheville ouvrière de la notion de collectivité locale. Il doit par voie de conséquence s'atteler à honorer sa mission par l'obligation de résultat. L'enjeu est décisif, surtout que les citoyens qui vivent des privations en matière de droits élémentaires de la vie ne cherchent pas à comprendre les raisons de cette privation et de ce déni social.Le premier responsable c'est le wali qui est censé mettre en place un programme de proximité rationnel et réalisable. Une nouvelle feuille de route s'impose illico presto. Il faut en finir avec une gestion complètement hybride qui ne sied pas à la logique managériale qui correspond à la réalité sociale, économique et politique du pays.