Les propriétaires des salles des fêtes ont organisé une marche et un sit-in devant le siège de la wilaya, jeudi dernier. Il s'agit d'une énième action de protestation par laquelle les concernés revendiquent leur droit de rouvrir de nouveau après la fermeture forcée des salles des fêtes imposées par la pandémie de Covid-19 en mars 2020. Ils étaient des dizaines de propriétaires de salles des fêtes, venus des quatre coins de la wilaya, à avoir fait le déplacement vers le chef-lieu, afin de prendre part à cette action de protestation à travers laquelle les concernés ont battu le pavé dans différentes rues et différents boulevards de la ville des Genêts sous les airs des troupes traditionnelles de chant (idebalen). Plusieurs banderoles ont été déployées à cette occasion où l'on pouvait notamment lire : « Vous nous avez humiliés », « Wilaya fermée par les gérants des salles des fêtes», « Hôtels, théâtres, restaurants et fêtes à domicile autorisés, pourquoi pas les salles des fêtes ?»… Après avoir parcouru les différentes rues de la ville de Tizi Ouzou, les gérants des salles des fêtes ont observé un rassemblement devant le siège de la wilaya. Les concernés ont rappelé que la fermeture des salles des fêtes est intervenue au lendemain des mesures prises par l'Etat suite à l'apparition de la pandémie de Covid-19. « Nous ne travaillons pas depuis 16 mois », a déploré le représentant des gérants des salles des fêtes qui a indiqué que les pertes engendrées suite à cette longue période de fermeture sont incommensurables. Sans omettre de citer les centaines de travailleurs et de travailleuses exerçant dans ces salles des fêtes et qui sont mis en chômage forcé durant toute cette période. Ce qui a augmenté la colère des protestataires, c'est le fait que pratiquement, toutes les autres activités où les citoyens se regroupent ont repris dans la wilaya de Tizi Ouzou comme la restauration, les cafés et même les fêtes organisées à domicile. « Il n'y a que les salles des fêtes qui sont encore fermées, c'est quelque chose qui nous étonne et nous ne comprenons toujours pas pourquoi on ne nous autorise pas à rouvrir », a ajouté un autre gérant d'une salle des fêtes qui a pris part à toutes les actions de protestation que les protestataires organisent depuis des mois, maintenant, afin de mettre un terme à cette situation incompréhensible d'inertie. Il faut rappeler que les gérants des salles des fêtes de la wilaya de Tizi Ouzou ont déjà manifesté plusieurs fois pour les mêmes raisons. Les gérants des salles des fêtes qui ont subi le plus de pertes financières et qui sont dans une situation de détresse professionnelle, sont ceux qui sont locataires. Ils font face à la fois à la crise financière et à la menace d'expulsion, car ne pouvant plus s'acquitter du loyer. Les gérants des salles des fêtes ont saisi les plus hautes autorités du pays pour qu'on leur accorde enfin l'autorisation de renouer avec leurs activités. Surtout que nous sommes au début de l'été, la saison où ceux-ci travaillent le plus. « Si nous restons encore inactifs jusqu'au mois de septembre prochain, ce sera la faillite certaine pour la majorité », a conclu un autre gérant des salles des fêtes visiblement désemparé.