Les cours de l'or noir ont le vent en poupe. Poussés par des rumeurs concernant, notamment une nouvelle coupe de la production de l'Opep+ et un marché tablant aussi, sur une fin du cycle de hausse des taux aux Etats-Unis, ils étaient en nette hausse, hier, en cours d'échanges. À 14h00, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier, progressait de 1,24 dollar pour s'afficher à 82,92 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate, pour livraison le même mois avançait de son côté de 1,32 à 77,73 dollars. Les cours poursuivaient leur hausse «en raison d'une combinaison de signes indiquant que la Fed (réserve fédérale américaine ndlr) a fini de relever les taux d'intérêt et que l'Arabie saoudite continue de faire pression pour des réductions plus importantes lors de la réunion de jeudi (aujourd'hui, ndlr) de l'Opep+», indiquaient les analystes de DNB. Christopher Waller un gouverneur de la Fed, Banque centrale des Etats-Unis, a déclaré le 28 novembre, être de plus en plus convaincu que la politique monétaire menée par l'institution était bien orientée pour ramener l'inflation américaine autour de l'objectif de 2%. Le marché restait cependant focalisé sur la réunion qui doit regrouper les 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs 10 alliés dont la Russie aujourd'hui. Statu quo, baisse: que décideront les «23»? Des indices faisaient pencher la balance du côté d'une réduction conséquente de la production de l'alliance. L'Arabie saoudite chef de file de l'Opep et membre influent de l'Opep+ mène campagne en faveur de cette option. «On s'attend à une prolongation des coupes de production (déjà annoncées) de l'Arabie saoudite et de la Russie, tandis que d'autres producteurs pourraient montrer une volonté de réduire les volumes pour aider les cours à remonter», a déclaré Susannah Streeter, analyste d'Hargreaves Lansdown. L'Arabie saoudite et la Russie ont effectivement décidé de prolonger leurs coupes volontaires de production et des exportations concernant environ 1,3 million de barils par jour jusqu'à la fin de l'année. Le bal avait été ouvert par l'Algérie qui avait annoncé qu'elle procèdera à une réduction volontaire de 48 000 barils par jour, de mai à fin 2023, en coordination avec certains pays membres de l'Opep et non membres de l'Opep. Riyadh, Abou Dhabi et le Koweït ont de leur côté fait part de leur décision de réduire leur production d'un total de 772 000 barils par jour (bpj) dès le mois prochain et ce, jusqu'à la fin de l'année, dans des communiqués publiés par leurs médias officiels respectifs. Les prix n'ont pourtant pas explosé. En attendant ce que décidera l'Opep+, les investisseurs avaient le regard tourné vers également la publication de l'état des stocks hebdomadaires commerciaux américains par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (Eia) pour la semaine achevée le 24 novembre. Comment s'annoncent-ils? La fédération des professionnels du secteur, l'American Petroleum Institute (API), a estimé mardi que les stocks de Brut avaient chuté d'environ 800 000 barils, la semaine dernière, et ceux d'essence de près de 900 000 barils. Les analystes pariaient pour leur part sur une petite baisse de 50 000 barils des réserves commerciales de brut, et sur une baisse d'environ 700 000 barils d'essence, selon la médiane d'un consensus compilé par Bloomberg. Le verdict tombera avant celui de l'Opep+ qui décidera du nombre de barils dont sera privé chaque jour le marché...