Les efforts internationaux s'accélèrent pour acheminer l'aide humanitaire par la mer dans la bande de Ghaza menacée de famine et sans cesse bombardée par l'armée sioniste, qui n'y laisse entrer les camions d'aide qu'au compte-gouttes. Après cinq mois de guerre, la situation humanitaire désastreuse a conduit vendredi plusieurs pays arabes et occidentaux, dont les Etats-Unis et la France, à effectuer de nouveaux largages aériens de nourriture et d'aide médicale. Mais la chute de colis largués par des avions sur Ghaza a tué cinq personnes vendredi et en a blessé dix.»Quand les avions ont commencé à larguer la cargaison, moi et mon frère nous sommes rendus dans la zone dans l'espoir de récupérer un sac de farine», a raconté Mohammed al-Ghoul, un homme de 50 ans vivant dans le camp de réfugiés d'al-Chati où l'accident a eu lieu. «Mais le parachute ne s'est pas ouvert et la cargaison est tombée comme une roquette sur le toit d'une des maisons», a-t-il expliqué. Les armées jordanienne et américaine ont affirmé qu'aucun de leurs appareils n'était à l'origine du drame. La Belgique, l'Egypte, la France et les Pays-Bas effectuent également des largages d'aide sur le territoire. Face à l'insuffisance d'aide terrestre, il est question de l'ouverture aujourd'hui d'un corridor maritime permettant d'acheminer de l'assistance humanitaire depuis l'île méditerranéenne de Chypre, située à 370 kms de Ghaza. Le président américain Joe Biden a aussi annoncé jeudi la construction d'une «jetée temporaire» pour permettre l'arrivée d'»aides massives». Biden a déclaré vendredi que Benjamin Netanyahu devait permettre l'acheminement de plus d'aide humanitaire, après avoir été surpris en train de dire qu'il aurait une discussion franche avec le Premier ministre sioniste sur l'agression continue à Ghaza. Les Etats-Unis mettent une pression grandissante sur Israël, leur allié, qui assiège Ghaza depuis le 9 octobre. Selon l'ONU, sur les 2,4 millions d'habitants dans le territoire exigu, 2,2 millions sont menacés de famine avec d'importantes pénuries de nourriture et d'eau potable et 1,7 million ont été déplacés par les combats et les frappes israéliennes qui ont provoqué des destructions colossales. Pour l'ONU, qui met en garde contre une «famine généralisée presque inévitable», les parachutages, de même que l'envoi d'aide par la mer, ne peuvent se substituer à la voie terrestre. D'après le ministère de la Santé du Hamas, au moins 20 civils, la plupart des enfants, sont morts de malnutrition et de déshydratation à Ghaza. Après cinq mois d'une agression dévastatrice déclenchée le 7 octobre, les frappes israéliennes ne connaissent aucun répit: ces dernières 24 heures, au moins 78 personnes y ont péri, portant à 30.878 le bilan des martyrs à Ghaza selon les autorités palestiniennes. La bande de Ghaza, déjà soumise à un blocus israélien depuis la prise du pouvoir par le Hamas en 2007, est bordée par l'ennemi sioniste, l'Egypte qui garde sa frontière fermée et la mer Méditerranée. Israël dit préparer une offensive terrestre sur Rafah, à la frontière égyptienne, où sont massés près de 1,5 million de Palestiniens selon l'ONU. Après quatre jours de négociations infructueuses au Caire, les négociations sur une trêve impliquant les pays médiateurs - Egypte, Qatar, Etats-Unis - doivent reprendre la semaine prochaine, selon un média égyptien progouvernemental. Les médiateurs espéraient pouvoir arracher un accord sur une trêve associée à une libération d'otages en échange de prisonniers palestiniens avant le Ramadhan, qui commencera après l'apparition du premier croissant de lune, dimanche ou lundi. Hier, le président américain Biden a estimé qu'il serait «difficile» d'obtenir un cessez-le-feu avant le ramadan. L'agression s'accompagne aussi de violences sionistes en Cisjordanie, territoire palestinien illégalement occupé par Israël depuis 1967.