La terreur que font peser les bandes d'agresseurs sur ce quartier a pour conséquence de faire fuir tous les clients des grossistes qui seraient plus de 500 au niveau du boulevard Maâta. Le ras-le-bol généralisé, provoqué par l'insécurité grandissante et les agressions violentes au quotidien, ont poussé les commerçants et grossistes du quartier Derb, et du Bd Maâta à protester dans la rue en bloquant la circulation au niveau de la place 1er Novembre à Oran et à baisser les rideaux de leurs commerces. Tout est parti de l'agression de deux personnes venues acheter de la marchandise à des grossistes du Bd Maâta. Pris à partie par des voyous armés de couteaux et de sabres, ils se feront délester de leur argent une somme de 120 000 DA, ainsi que les objets de valeur qu'ils pouvaient avoir sur eux. Cette situation, vécue chaque jour et même plusieurs fois par jour, a provoqué ce mouvement de colère des grossistes qui étaient plus d'une centaine à occuper le Bd Maâta, et l'accès à la place du 1er Novembre : “Cela n'est plus possible ! Ce sont les voleurs et les voyous qui font la loi ! Chaque jour, des amis grossistes se font agresser dans l'impunité la plus totale. Ils viennent avec des sabres et des couteaux et vous braquent en plein jour, si tu oses résister, ils t'enfoncent le sabre dans le thorax !”, tempête un grossiste du quartier Derb. Tous les commerçants vivent au quotidien cette terreur de bandes de voyous qui ne se cachent même plus, allant même provoquer ceux des passants qui oseraient les regarder avec un peu trop d'insistance à leur goût : “Ils n'ont peur de rien ni de personne. Ils n'hésitent même plus à braquer les bus au niveau des arrêts en plein centre-ville à quelques mètres de la mairie. Ils sont tellement sûrs d'eux qu'ils prennent le temps de délester tout le monde de leurs portables en choisissant les plus chers et s'en vont tranquillement… C'est partout pareille à Oran qui est devenue un coupe-gorge !” racontent les grossistes ulcérés. Dans tout cela, ces derniers pointes du doigt les autorités locales qui, selon eux, n'arrivent plus à contrôler l'insécurité généralisée : “Ce matin, il y avait au coin deux fourgons de police en position ! Que font-ils alors qu'à deux pas ont se fait attaquer ?...”, surenchérit un autre. La terreur que font peser les bandes d'agresseurs sur ce quartier a pour conséquence de faire fuir tous les clients. Les grossistes d'Oran, qui seraient plus de 500 au niveau des ces artères, voient peu à peu leurs clients les déserter : “Ils ne viennent plus se ravitailler chez nous parce qu'ils savent qu'en venant ici ils vont se faire dépouiller de leur argent et risquent de recevoir un coup de couteau dans le ventre”, explique l'un des représentants des commerçants. Une délégation se rendra en fin de journée à la Sûreté de wilaya afin d'obtenir des assurances que les services de police vont mettre en place un dispositif sécuritaire permanent leur permettant de poursuivre leurs activités en toute sérénité. En attendant la grève est maintenue avec cette mise en garde de certains commerçants qui redoutent de devoir “assurer par eux-mêmes la sécurité du quartier” avec tous les dérapages qui pourraient en découler. D. L