Les chercheurs vont pouvoir lancer une application sur les smartphones, qui indiquera les informations sur le risque sismique dans cette région. Les chercheurs algériens, italiens et portugais ainsi que ceux du Craag (Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique) comptent mettre en place une plateforme d'information sur le risque sismique en Algérie. En optant pour la wilaya de Blida pour tester cette expérience, les chercheurs vont pouvoir lancer une application sur les smartphones qui indiquera les informations sur le risque sismique dans cette région qui a été ébranlée plusieurs fois par des secousses telluriques dans la localité de Hammam Melouane. La collection des informations commence par le relèvement des caractéristiques du mouvement des sols, la typologie des constructions, la propriété géométrique des structures, les matériaux... Selon le directeur général du Craag, Abdelkrim Yellès, ce programme est financé par l'EU et consiste à mettre en place une application sur smartphone sur les risques sismiques dans la wilaya de Blida. Il explique aussi que cette opération sera généralisée à travers les autres wilayas du nord du pays. "Cette application permettra d'intégrer l'ensemble des informations nécessaires à la connaissance du risque sismique au niveau de la ville de Blida et aussi de les restituer sous forme de système d'informations géographiques nécessaires à la gestion du risque. Cette restitution est aujourd'hui largement utilisée dans d'autres métropoles dans le monde exposées au risque sismique", explique-t-il. Ce projet d'utilité publique servira aussi bien les institutions universitaires engagées pour la formation et la recherche, mais doit aussi servir à l'autorité publique comme un outil d'aide à la prise de décision lors des plans Orsec et pour l'information du grand public. Le représentant italien, Dr Ricardo Monteiro, de l'université d'IUSS Pavia d'Italie, explique dans son intervention que le projet en question consiste à faire participer la population pour collecter les informations sur les ponts et les bâtiments pour les études futures. Selon lui, "avec l'ensemble de ces données collectées, il est facile par la suite d'évaluer les pertes occasionnées par un séisme. Ces données serviront également aux autorités, aux constructeurs et aux assureurs, de prendre en compte le risque que peut provoquer un séisme". Dr Ricardo explique aussi que suite à de nombreux désastres, il a été reconnu de par le passé que si la survenue des événements reste inévitable, la réduction du risque associé à travers la prévention et la préparation restent la priorité des autorités. Il précise que les régions à forte densité d'immeubles ne répondent pas aux normes parasismiques et où l'aménagement des territoires reste à parfaire sont particulièrement exposées aux risques sismique naturels. Dans ces régions, il est apparu nécessaire de réduire le risque à travers des mesures effectives qui permettent une bonne gestion des ressources. Il explique également que ce projet européen intitulé Iterate (Information Technology for Error Remediation And Trapping Emergencies) a pour objectif de contribuer à la réduction du risque sismique en Algérie en développant des outils qui peuvent être reproduits pour d'autres aléas naturels et en permettant de combiner les expertises qui existent en Algérie, au Portugal et en Italie. Dans son intervention, Mohamed Abadlia, recteur de l'université de Blida, explique que la mise en œuvre de ce projet vise le développement et l'amélioration des outils pour l'atténuation des risques de catastrophes en Algérie. Pour lui, ces trois pays partagent beaucoup de choses telles que la mer Méditerranée et le climat méditerranéen, l'histoire et la culture et partagent aussi dans les couches profondes de la lithosphère, cette faille entre la plaque tectonique africaine et la plaque eurasiatique ainsi que le séisme provoqué par mouvement perpétuel de ces deux plaques tectoniques. La terre ne cesse de trembler. Le Graag et tous les centres d'observation dans le monde enregistrent chaque jour des centaines de mouvements à des magnitudes diverses. Pr Abadlia précise que "face à une telle catastrophe, que peut-on faire ? Sommes-nous totalement désarmés ? Même si à ce jour, il n'est pas possible de prévoir le séisme, néanmoins l'expérience de nombreux pays dans le monde montre qu'il est possible de réduire le risque des impacts d'un événement sismique". K. FAWZI