Depuis le début du Ramadhan, le programme télé concocté à cette occasion était au cœur des débats sur les réseaux sociaux et même les autres médias. Les téléspectateurs ont eu largement le choix sur les chaînes privées et publiques entre séries, feuilletons, sitcoms, émissions culinaires ou de divertissement. Mais, la majorité de ces productions se partageaient au moins deux points communs : la médiocrité et le manque d'innovation. En effet, les programmes diffusés souffraient d'écriture scénaristique et de fraîcheur dans les idées. En zappant, nous avons l'impression de regarder la même chose. On retrouve quasiment certains visages sur plusieurs chaînes télé et parfois au même horaire. Après la réussite, l'année dernière, de Achour El Acher de Djafar Gacem, nous avons constaté que les réalisateurs se sont penchés plus vers la science-fiction et le fantastique, à l'exemple de Bibane Dzaïr, Antar weld Cheddad (EPTV), et Bougrone : legend of kingdom (Echourouk). Ces trois productions ont été bâties sur la même trame : le voyage dans le temps, où des personnages du 21e siècle se retrouvent à une époque très lointaine. Un synopsis qui fait penser au film américain Le chevalier hors du temps (1998) de Roger Young, dans lequel a joué Whoopi Goldberg... Une coïncidence ou de la reproduction ! Bougrone : Legend of Kingdom était plutôt un fiasco dans l'écriture du scénario mais la réalisation a le mérite d'avoir apporté un nouveau genre, notamment le fantastique, dans le paysage audiovisuel DZ. En plus du fantastique, il y a eu également les feuilletons drama, le genre le plus regardé durant le Ramadhan. Toutes les chaînes ont diffusé des productions telles que El wadaâ el akhir, Lala Zineb et celles qui se sont démarquées des autres, c'est sans aucun doute El-Khawa (El Djazaïria One) et Nar El Berda (EPTV). La deuxième saison d'El-Khawa était déjà critiquée avant le début du Ramadhan, et pour cause, le départ de Hassan Kachach, qui avait campé le rôle de Hassan Mestfaoui. Misant sur des acteurs internationaux, à l'instar de Slimane Dazi, Jamel Barek ou alors Lyes Salem, et l'intégration de plusieurs autres personnages et histoires, le réalisateur Madih Belaïd et la scénariste Sara Berretima ont finalement mal calculé leur coup. Par ailleurs, El-Nar El-Berda de Farid Ben Moussa, et malgré ses lenteurs, a su nous accrocher grâce à l'intrigue et son histoire de vengeance. Concernant le volet de l'humour, les téléspectateurs ont été servis entre les divers short programmes et sitcoms. La grosse surprise est sans aucun doute la série Bab Edechra de Walid Bouchebah, dans laquelle Beyouna signe son grand retour à l'écran. Autre sitcom à avoir cartonné, Daqious et Maqious d'Abdelkader Djeriou, où le duo Nabil Asli et Nassim Hadouche se sont donnés à cœur joie dans leur rôle, au grand plaisir des téléspectateurs. À propos des caméras cachées de cette année, le constat est clair, de par le niveau affiché, il faut revoir l'existence même de ce "concept". Le programme télé de ce Ramadhan a été ainsi marqué par des productions fort intéressantes, réalisées par de jeunes cinéastes. Mais, le chemin reste encore loin pour offrir au paysage audiovisuel des séries à la hauteur de la demande, tant que les formations sur l'écriture scénaristiques ne sont pas dispensées ! Hana Menasria