À l'inverse des partis de l'opposition qui ont exprimé le rejet de la consultation et des partis du pouvoir ou évoluant à sa périphérie qui font déjà campagne, le MSP a décidé d'opter pour le "juste milieu" quant au prochain référendum sur la révision constitutionnelle : participer, mais en votant "non". Une position conforme à la stratégie classique de ce parti. Cette position, du reste prévisible, se décline a priori comme une continuité dans les positions exprimées depuis quelques mois par ce parti. Après avoir accusé le mouvement populaire, dont il s'était réclamé au début, d'avoir été infiltré par la "franc-maçonnerie", le MSP, dont le président, Abderrazak Makri a rencontré Abdelmadjid Tebboune, a critiqué sévèrement la mouture élaborée par l'équipe dirigée par Laraba. Le MSP dont les propositions formulées ne semblent pas avoir été prises en compte par les promoteurs de la nouvelle mouture avait même suggéré en mai dernier la criminalisation de la langue française. À cela s'ajoutent d'autres propositions liées particulièrement à l'identité et à la nature du régime que ce parti souhaite parlementaire. En coupant la "poire en deux", le MSP espère un coup double : ne pas s'aliéner le Hirak et mettre le régime dans une position inconfortable qui le contraindra à des "compromis". Car avec cette position, les médias acquis aux thèses du pouvoir seront tenus de lui ouvrir leur antenne, une tribune qu'exploitera ce parti pour se repositionner sur l'échiquier politique.