Le dossier du Complexe sidérurgique El Hadjar (Annaba) revient au-devant de l'actualité. La question de démarrage, qui agite les esprits de plus d'un responsable au plus haut niveau de l'Etat, n'est plus à l'ordre du jour. Le Haut Fourneau démarrera comme initialement annoncé fin février, ou début mars 2017. Le problème n'est pas à ce niveau. Cela fait quinze mois que l'on ne parle plus de production nationale de fer et de l'acier. Durant toute cette période, les effectifs n'ont rien produit. Selon des spécialistes de la production sidérurgique, le problème ne se pose pas en termes de remise en marche des installations de production dont le Haut Fourneau. Il est dans l'inexistence d'un personnel qualifié, pour assurer la pérennité des installations de production. En fait, des deux anciens associés algérien et indien, c'est le second qui s'en tire à si bon compte. Non seulement, il a cédé sa part matérialisée dans des installations de production vétustes, il a, aussi, laissé en héritage à son associé algérien, des dettes, et quelque 4000 cadres, et agents, ignorant tout des installations de production. Pis, il s'est avéré que les recrutements avaient été réalisés à l'instigation du secrétaire général du syndicat de l'époque, Aïssa Menadi, et son adjoint Smaïn Kouadria. Pour le premier comme pour le second, la qualification et les connaissances en termes de pratiques sidérurgiques étaient secondaires. Populisme oblige, la priorité des recrutements était accordée aux proches et amis. Qui des sidérurgistes de l'époque Menadi, se rappelle encore de l'opération imposée par la direction générale ArcelorMittal Annaba, à laquelle s'étaient opposés les deux syndicalistes. Elle concernait 4 500 dossiers d'agents, dont 1 800 cadres de maîtrise, et autres, censés être des diplômés. Majoritairement sans classification professionnelle, ces recrutements avaient permis la création de groupes de miliciens. Sur les 3 000 dossiers douteux de nouvelles recrues, les 30 premières vérifications ont révélé que douze de ces dossiers, étaient constitués de faux diplômes. En fait, loin de justifier un quelconque remplacement des départs à la retraite, et ceux volontaires, les recrutements servaient à renforcer les groupes de miliciens que le syndicat de l'entreprise se préparait à mettre sur pied. C'est ainsi que le complexe sidérurgique El Hadjar, s'est retrouvé entre des mains incompétentes. Ce que, du reste, confirment beaucoup d'anciens cadres gestionnaires. Ils se posent des questions sur les capacités de nuisance de ces groupes de miliciens, et sur la disponibilité des compétences réelles à mettre en marche les installations de production et à les maintenir en bon état. «La question ne se situe pas dans le démarrage du haut fourneau, et encore moins les dettes à épancher. Elle se pose sur les capacités techniques des agents et cadres, actuellement en poste, à faire face à un quelconque problème technique pouvant surgir sur une des installations lors de la mise en marche», a indiqué un de ses cadres. Cette probabilité se vérifie facilement au niveau des installations qui, même à l'arrêt, sont censées être entretenues par les agents. Pour preuve, les bus de transport des postés en 3/8, rejoignent, ou partent quotidiennement du complexe au 3/4 vides d'agents. Et pourtant, à la fin de chaque mois, des bataillons de salariés bien alignés perçoivent leur paie. Du côté des experts en économie, l'on a la certitude que, même avec des installations de production réhabilitées, le complexe sidérurgique El Hadjar produira en la présence des techniciens étrangers, dont ceux de Paul Wurth le principal partenaire des algériens dans la grande opération de réhabilitation. Rappelons que, pour éviter une rupture de contrat, le responsable de la société Paul Wurth, n'a pas trouvé mieux que d'accuser son sous-traitant italien, Ferreti, d'insuffisances techniques. Des Interférences algéro algériennes n'ont pas également permis à des compétences locales, de prendre en charge, cette opération de réhabilitation. Et pourtant, des expériences du genre ont été vécues. Notamment au courant l'année 2007 qui a vu la même démarche de réhabilitation du «H.F», et du bloc, réalisés efficacement à 80% par des cadres et techniciens algériens. C'est dire qu'après la réhabilitation et la mise en marche du HF, une autre question devrait se poser : Qui assurera le suivi de la maintenance du HF ? «A mon avis, seule une privatisation algéro-algérienne permettrait de mettre dehors les milices hérités de Ménadi pour faire fonctionner les installations de production» a affirmé un cadre à la retraite.