Aujourd'hui, débute pour 30 jours durant, des changements comportementaux corrélatifs au carême. Le mois de jeûne synonyme d'abstinence, et de méditations spirituelles se métamorphose en une frénésie incontrôlée vers les lieux d'approvisionnement alimentaires, parfois des plus insolites. Tout se vend sans possibilités de chicanes pour les prix spéculatifs. Tout est prétexte à former des queues à queues, y compris pour des produits disponibles n‘ayant jamais faits l'objet de pénurie, comme le basilique, la menthe fraiche, les olives, le pain, les yaourts, les sodas, les eaux minérales, les épices, et les inévitables sucreries en tous genres, autrement, ce sont les ruées pour les viandes rouges, sans quoi, vers les viandes blanches, et pour les plus nantis vers les crustacés de l'inévitable bourrek, en plus des articles alimentaires, nos concitoyennes tenez-vous bien, patientent auprès des quincailliers pour assurer le renouvellement de la vaisselle, et des divers accessoires la composant soit pour cuisiner, soit pour décorer la table en assiettes planes, creuses ou soupières. C'est fou, ce que le spectacle dans les lieux de négoce étonne par la psychologie du manque de nourriture, qu'induisent les appréhensions de la peur de ne pas être rassasié à l'heure du F'tour, et c'est tout aussi débile de répertorier la masse de nourriture qui n'est pas consommée. Les quantités de pain que les ménages algériens jettent sont disproportionnées, non seulement par rapport aux quantités achetées, mais également en considération de la lourde facture que règle l'Etat à l'importation des produits céréaliers, nonobstant que les pesantes subventions sur le budget alloué dans le cadre des transferts sociaux. Chaque année, c'est l'identique rengaine réapparaissant au sujet d'une demande qu'on peut juger à juste titre au regard des témoignages, supérieure aux besoins des consommateurs. Le gaspillage de la nourriture en Algérie est devenue une réalité, plus singulièrement, durant l'espace temps du mois de Ramadhan, un mois où les algériens majoritairement dépensent plus que de raison pour la bouffe, les pâtisseries, et les boissons. Cette extravagance a un coût élevé non seulement pour le budget familial, pareillement, en termes de manque de rentabilité pour les entreprises, quelles soient étatiques ou privées avec l'explosion du phénomène de l'absentéisme, des congés de maladie, et des crépitations comportementales mises sur le dos de la privation de nourriture, et autres addictions liées aux habitudes finissant par devenir une seconde nature, avec le changement de la vie diurne, en vie nocturne.