Le compte Twitter officiel du ministère de la Justice a fait l'objet, vendredi, d'une opération de piratage par des hackers marocains. Cette énième cyberattaque contre un site officiel du gouvernement algérien remet sur le tapis la nécessaire stratégie nationale de cybersécurité à la charge de l'Etat d'abord, alors que le retentissant scandale de «Pegasus» est toujours présent dans tous les esprits. Le fabuleux élargissement du cyberespace place notre pays dans une situation qui est en train de créer une dépendance vitale de tout le fonctionnement de notre espace national au monde de l'interconnectivité globale et de dépendance croissante à l'égard des technologies de l'information et de la communication (TIC). Les dépenses mondiales en produits et services de sécurité de l'information augmentent chaque année de façon exponentielle, ce qui expose l'Algérie, à l'instar d'autres pays, à des cyberattaques plus sophistiquées, beaucoup plus nombreuses et surtout plus furtives. S'il est connu que le cyberespace est utilisé souvent à des fins peu avouables, une nouvelle forme de guerre virtuelle prend forme pour servir ses propres intérêts en attaquant ceux des autres. Aujourd'hui, la guerre dite de « quatrième génération » pose un vrai challenge en matière de sécurité nationale du pays. Ne pas lésiner sur les moyens financiers pour assurer une sécurité informatique sans faille et former les compétences nécessaires à une telle mission d'une importance majeure, est une priorité absolue. Parce qu'il faut prendre conscience que la cyberarme est aussi une arme de destruction massive, l'urgence, aujourd'hui, est de créer une culture de la sécurité de l'information chez l'utilisateur algérien du Net, en favorisant notamment la création de sociétés spécialisées en cybersécurité. Si d'autres cyberattaques il y aura, c'est qu'il y a une cyber-faiblesse quelque part dans nos systèmes informatiques, qu'il faudra absolument identifier et corriger.