Commençons par la bonne nouvelle: les exportations de gaz naturel de l'Algérie pour l'année en cours pourraient battre un record inédit, dépassant la Russie, l'Azerbaïdjan et la Libye. «L'Algérie ambitionne de porter ses exportations de gaz naturel à 100 milliards de mètres cubes (m3) en 2023, contre 50 milliards de m3 en 2022», avait déjà annoncé le président Tebboune le 13 décembre dernier. Mais malgré ce bienheureux coup de fouet donné à l'économie nationale, d'autres segments stratégiques comme la sécurité alimentaire restent le plus grand défi à relever. Nous avons du pétrole et du gaz, mais nous avons aussi des idées auxquelles il faut donner du contenu dans la réalité du terrain. En attendant d'augmenter le rendement national qui reste en deçà des besoins domestiques, la facture d'importation des céréales continue d'augmenter. Si le conflit russo-ukrainien perdure pour créer une situation d'instabilité sur les marchés internationaux, l'Algérie peine à trouver la solution pour sa sécurité alimentaire, clé de voûte de sa souveraineté nationale et son indépendance de décision en matière de politique étrangère. Les importations algériennes de blé devraient atteindre, en 2023, 8,3 millions de tonnes. Ce chiffre représente le volume d'importation de blé le plus élevé depuis 2016-17. Il faut absolument inverser cette tendance dangereuse, pas seulement pour les finances du pays. Il est connu que l'Algérien est grand consommateur de pain, puisque le blé constitue environ 60% de la ration alimentaire des Algériens. 11 millions de tonnes de blé consommées chaque année. Ce chiffre risque d'augmenter d'année en année, avec les facteurs conjugués des aléas climatiques de plus en plus marqués et les incertitudes géopolitiques dans les pays considérés comme le grenier à blé de toute la planète. Le rendement des champs algériens reste insuffisant: une moyenne de 16 quintaux/hectare ne peut pas nourrir un pays de la taille de l'Algérie. Il faut, par tous les moyens, doubler ce rendement et atteindre au moins les 30 quintaux/hectare dès la prochaine saison agricole.