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INTERVIEW DU PROFESSEUR ABDERRAHMANE MEBTOUL A EL MOUDJAHID : “L'Algérie est avant tout un énorme potentiel''
Publié dans Réflexion le 05 - 09 - 2011

Pour en savoir un peu plus sur cet important événement, El Moudjahid a rencontré le professeur Abderrahmane Mebtoul, économiste, expert international, qui a bien voulu répondre à nos questions. A quelques semaines de la tenue de la prochaine tripartite, le gouvernement, le patronat et l'UGTA, en tant que représentant des travailleurs, s'apprêtent à participer activement à cet important événement en affûtant soigneusement leurs armes, notamment en préparant les propositions et arguments à faire valoir pour animer le débat, lequel sera centré particulièrement sur la révision du SNMG, la revalorisation des pensions de retraite, l'allègement de l'impôt sur le revenu global (IRG). Pour en savoir un peu plus sur cet important événement, El Moudjahid a rencontré le professeur Abderrahmane Mebtoul, économiste, expert international, qui a bien voulu répondre à nos questions.
Cette tripartite sera-t-elle comme les précédentes ou au contraire différente à la lumière du contexte actuel ?
Abderrahmane Mebtoul : La tripartite a pour objet, en principe, de s'inscrire dans le cadre des orientations du Président de la République qui, lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, a instruit le gouvernement de renforcer le dialogue économique avec le partenaire économique et social. Le dialogue est la seule voie pour trouver un véritable consensus, ce qui ne signifie nullement unanime signe de décadence de toute société afin d'anticiper tout conflit préjudiciable aux intérêts supérieurs du pays avec des coûts faramineux. En effet, pour un véritable dialogue social, il serait souhaitable de convier d'autres organisations syndicales autonomes comme il serait souhaitable un cadre unique du patronat auquel devraient s'intégrer d'autres organisations représentatives non conviées à la tripartite.
Quelle est votre lecture des résultats de la précédente tripartite ?
La prochaine tripartite aura lieu à la fin de septembre 2011, et sera consacrée au volet social. Celle de la dernière tripartite, qui s'est tenue le 28 mai 2011, a été exclusivement dédiée aux questions économiques dont je rappelle deux principales décisions. Première décision : si les banques, surtout publiques, qui en 2010 accaparent près de 90% des crédits octroyés, les banques privées étrangères et algériennes représentant à peine 10% jouent le jeu, à partir du 1er juillet 2011, le Trésor public a été sollicité pour participer à la bonification des crédits d'investissement accordés aux PME avec la prise en charge de 2% des 5,5% des taux d'intérêt prélevés par les banques qui devront, en principe, accorder un différé sur les crédits aux PME destinés à l'investissement. La Banque d'Algérie sera chargée par le gouvernement de couvrir les risques de changes. Les pouvoirs publics vont, par ailleurs, participer au rééchelonnement des créances bancaires des PME qui font face à des difficultés de remboursement dans les délais prévus étant entendu qu'il s'agit d'endettement d'entreprises qui ont encore des chances de survie, selon le gouvernement. Deuxième décision : elle est celle relative au crédit documentaire (Crédoc). Les entreprises de production de biens et de services pourront importer par remise documentaire et même, en situation d'urgence, importer par transfert libre avec un montant qui passe de deux millions à quatre millions de dinars. Quant aux importations pour la revente en l'état, le crédit documentaire est maintenu. Cela donne la possibilité aux entreprises d'importer des équipements avec la remise documentaire. Les entreprises de production pourront également importer de la matière première avec le transfert libre, mais le montant autorisé est plafonné à quatre millions de dinars par année.
Va-t-on déboucher sur des décisions majeures pour les dossiers à examiner dans ce cadre ?
Pour le moment, il n'y a pas un ordre du jour spécifique qui a été arrêté. La Centrale syndicale se prépare à soumettre à débat la révision du Salaire national minimum garanti (SNMG), l'allègement de l'impôt sur le revenu global (IRG) qui pénalise lourdement les salariés au même titre que les retraités, l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail. Concernant l'IRG, la Centrale syndicale prévoit de proposer au gouvernement de revoir le taux de perception pour les salariés et d'exempter les retraités de cette imposition. Des dossiers qui ne seront pas à leur premier examen puisqu'ils ont déjà fait l'objet de négociations lors de précédentes réunions tripartites. Autre dossier, la revalorisation des pensions de retraite jugées en inadéquation avec l'évolution du coût de la vie. En effet, la revalorisation annuelle des pensions de retraite, soit 10%, demeure insuffisante, d'où la nécessité de revoir les niveaux actuels. Les retraités sont 2,2 millions à vivre dans la précarité. Ainsi, une personne ayant eu sa retraite en 1996 et une autre en 2011, ayant assumé la même fonction dans la même entreprise, n'ont pas la même pension puisque “cette dernière est calculée sur la base du salaire touché par chacun”. “Avec les augmentations salariales obtenues depuis, le retraité de 2011 touche plus du double que le retraité de 1996”. Les retraités veulent donc la réactualisation de leur pension. En 1996, le SNMG était de 8 000 dinars et le kilo de sucre coûtait 5 dinars. En 2011, le SNMG est de15 000 dinars et le sucre coûte 90/100 dinars. Pour les augmentations de salaire, il ne faut pas être utopique ; un SMIG entre 32 000 et 35 000 dinars entraînerait une véritable dérive inflationniste. Par ailleurs, bon nombre d'entreprises de PMI/PME, qui constituent plus de 80% du tissu économique, ne peuvent pas supporter une hausse brutale des salaires, quitte à ce qu'elles se réfugient dans la sphère informelle déjà florissante qui contrôle 40% de la masse monétaire en circulation et 65% des segments de produits de première nécessité. Des salaires versés sans contrepartie productive risquent d'entraîner une spirale inflationniste que l'on comprime artificiellement par des subventions grâce à la rente des hydrocarbures. On ne peut dissocier le volet social du volet économique car le grand problème de l'Algérie est la relance de la machine économique, se fondant sur une bonne gouvernance, la valorisation du savoir, richesse bien plus importante que toutes les richesses éphémères des hydrocarbures, une visibilité et une cohérence dans la politique socio-économique tenant compte des nouvelles mutations mondiales, notre avenir étant dans l'intégration maghrébine et devant nous tourner vers l'Afrique en termes d'avantages comparatifs et bien entendu des accords internationaux qu'a signés le gouvernement algérien en toute souveraineté. Il s'agit de lever les contraintes d'environnement à l'entreprise, la bureaucratie étouffante, un système financier qui a besoin de devenir un véritable partenaire économique des entreprises et non de simples guichets administratifs, adapter le système socio-éducatif à l'environnement et résoudre le problème du foncier. En fait, c'est toute la problématique du passage d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures car, selon les statistiques officielles, 98% des exportations relevant des hydrocarbures à l'état brut et semi-brut, l'Algérie important 70/75% des besoins tant des entreprises que des ménages (voyez le gonflement de la facture alimentaire entre 2010/2011), le taux d'intégration des entreprises publiques et privées ne dépassant pas 10/15%. En conclusion, notre seul objectif, les intérêts supérieurs de l'Algérie loin de toute vision personnalisée. L'Algérie a toutes les potentialités pour devenir un vecteur actif au sein du bassin euro-méditerranéen et arabo-africain pour peu que des réformes politiques et économiques courageuses soient menées grâce à un dialogue rassemblant l'ensemble des forces vives de la Nation.


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