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Traduire l'Emir Abdelkader vers le tamazight est une dynamique indispensable à l'algérianité
Publié dans El Watan le 15 - 03 - 2013

– La littérature amazighe est une littérature exclusivement orale. Néanmoins, vous êtes parvenu à éditer quelques titres, parlez-nous de cette expérience.

Exclusivement orale jusqu'aux années quarante du siècle passé lorsque Belaïd At Ali, collectant des contes au profit du père Degezelle, avait découvert en son for intérieur le désir de créer dans sa propre langue. De l'avis des spécialistes présents au colloque que j'avais organisé en collaboration avec la direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou autour de l'écriture de Belaïd At Ali il y a de cela deux années, Lwali n wedrar (le Saint de la montagne), un texte qu'il avait écrit entre 1946-1948, remplit toutes les caractéristiques du roman. D'ailleurs, une thèse de doctorat a été soutenue par mon ami Amar Ameziane à ce sujet, partant de ce texte qui marque l'entame de l'aventure de la nouvelle littérature amazighe.

– Quelle est la valeur littéraire de ces textes ?

Nous sommes aujourd'hui en présence de textes très bien élaborés et d'expériences de passage entre les langues comme celle de Arezki Larbi, peintre et poète en langue française, qui a réussi de belles nouvelles en tamazight. Mais aussi à l'exemple de Noufel Bouzeboudja que nous venons d'éditer et qui est un auteur bilingue. La traduction de mon roman Salas d Nuja vers l'arabe par Ferhat Balouli, doctorant en littérature arabe et enseignant à l'université de Bouira, a été éditée pour sortir du cloisonnement linguistique et permettre à la critique extérieure de se saisir de ce texte.
– La traduction est de ce fait indispensable.

Oui. La traduction est une instance de légitimation et nous en avons grandement besoin pour aller résolument vers la modernité culturelle et joindre à l'oralité qui a porté cette langue l'écriture qui lui permettra un nouvel élan.

– Vous encouragez la transcription de cette littérature. Pensez-vous qu'elle gagnera à l'avenir des auteurs et un lectorat ?

A Tira éditions, nous encourageons la création en tamazight. Pour la transcription, nous n'avons édité qu'un seul livre sur Mohend Saïd Amlikeche qui était le poète de la résistance à la conquête française. Il y a de grands noms comme Amar Mezdad, Salem Zenia, Tahar Ould Amar, Oulamara et d'autres. A ces noms reconnus, la lumière nous vient du nombre croissant de jeunes auteurs qui émergent à la faveur de la confirmation de l'enseignement de tamazight à l'université. En tant que maison d'édition, nous ne sommes pas en face d'une crise du texte, mais de son abondance. Seulement, il y a lieu de signaler que tout ce qui s'écrit n'est pas toujours à la hauteur. Puisqu'il existe encore des écritures militantes qui négligent l'esthétique du texte. Pour le lectorat, nous arrivons à écouler nos livres, lentement certes, mais on les écoule, ce qui nous encourage d'ailleurs à persister dans ce métier.

– La maison d'édition Tira œuvre pour promouvoir la littérature amazighe. Mais quel est l'objectif à long terme ?

Permettre à tamazight, qui est l'une des langues de la diversité humaine, de continuer à porter des sourires, des amours et des espoirs est notre objectif central. L'humanité pauvre et misérable est celle qui assiste à la mort de ses langues avec indifférence. Tira est venue de mon besoin de m'exprimer dans la langue qui a bercé ma petite enfance. Ljerrat, mon recueil de nouvelles et qui porte, en guise de préface, un mot de mon ami le défunt Tahar Djaout, et mon roman Salas d Nuja étaient édités à compte d'auteur. Mon besoin, je l'ai ressenti chez les autres auteurs qui étaient condamnés au silence faute d'éditeur. C'est ainsi que je me suis décidé à entreprendre cette aventure et donner un prolongement concret à mon engagement en faveur de tamazight.

– De quoi se compose votre catalogue ?

Aujourd'hui, Tira est sur ses pieds, avec un catalogue riche et coloré. Nous venons d'ailleurs de réussir l'édition de Kalila wa Dimna grâce à la traduction du poète Boualem Messouci, mais aussi du Veil homme et la mer d'Ernest Hemingway admirablement traduit vers tamazight par Mohamed Arab Aït Kaci sous le titre Amghar d yilel. Ces deux publications constituent la fierté de Tira, car il s'agit de textes essentiels de la littérature universelle. Je tiens à dire que la traduction de ou vers tamazight est un axe stratégique de notre politique éditoriale. Nous avons déjà édité un bilingue amazigh-arabe de la poétesse syrienne Maram Al Masri et un bilingue amazigh-catalan de poètes algériens et espagnols.

– Vous avez également édité des livres pour enfants.

Tout à fait. Dernièrement, nous nous sommes penchés sur les besoins des petits apprenants, essentiellement les élèves du primaire. Nous venons d'éditer des cahiers d'écriture comme Azmam n tira n tmazight de Karim Kherbouche et Issin isekkilen n tmazight de Werdiya Agaoua et Louiza Bouda.

– Que réservez-vous à vos lecteurs prochainement ?

Comme projets, nous avons commandé une étude sur la place de l'Algérie dans la chanson de Matoub Lounès à un spécialiste en littérature amazighe qui est Mohend Oulhacene Mahrouche avec des traductions de textes vers l'arabe. Dans cette direction, le même auteur a accepté de traduire les meilleurs textes poétiques de l'Emir Abdelkader vers tamazight. C'est là une dynamique intellectuelle que je pense indispensable à l'émergence de l'algérianité en tant que culture et sentiment. Certes, le terrain n'est pas propice à ce genre de travaux, tant les malentendus sont ancrés dans les esprits, seulement et paradoxalement, c'est ce qui m'incite à aller sur ce chemin. Je suis convaincu que le livre est un message universel, c'est pour cette raison que je m'installe dans l'ouverture et que je tente de permettre les rencontres utiles entres les langues et les auteurs.


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