Les travailleurs de la briqueterie de Seddouk (50 km au sud de Béjaïa) vivent depuis plusieurs mois dans la tourmente d'un lendemain incertain après la détérioration de la santé financière de l'unité. Ainsi donc, ils n'ont pas été rémunérés depuis 18 mois, selon la section syndicale de cette entreprise rattachée au pôle régional de l'entreprise Divindus/APMC (Algérienne de production de matériaux de construction). «Les travailleurs de l'ex-SOMACOB n'ont pas été payés depuis près de deux ans, 18 mois, et aucun indicateur ne présage de l'amélioration de la situation malgré l'application d'un plan de développement de l'entité, entamé en 2018», dit le représentant syndical de l'entreprise. Dans cette unité, «ils sont 109 travailleurs qui endurent le chômage forcé ; ils sont pris en charge grâce à la solidarité villageoise afin qu'ils puissent subvenir aux besoins de leurs familles», ajoute notre interlocuteur, lors d'une marche de protestation organisée mardi dernier au chef-lieu de wilaya. Il «dénonce la mauvaise gestion des unités de ce groupe industriel public, car sur le terrain, le produit de l'entreprise, qui est de bonne qualité, est commercialisé, mais nous n'enregistrons aucun impact positif sur les travailleurs». La mise en œuvre du plan de développement de l'entreprise, élaboré en 2018, et qui consiste en le renouvellement des équipements et autres ajustements, est qualifié «d'échec» par les syndicalistes. Pour eux, «la réalisation de ce plan s'est avéré un échec. Car sa gestion a débouché sur la déficience de notre unité et la rupture de payement de nos salaires». Malgré la situation déficitaire de l'unité qui se cristallise par le non-paiement de 18 mois de salaire, l'accumulation des dettes auprès du fournisseur, entre autres, «les gestionnaires ne se privent pas de percevoir des primes variables qui devaient découler d'un bénéfice». Les travailleurs ont rappelé à l'employeur le contenu d'un PV signé le 18 septembre 2018 ou les responsables «reconnaissent que la situation de notre unité est catastrophique, tout en prenant des engagements pour remettre l'unité à niveau, mais aucun engagement n'a été concrétisé à ce jour». Les travailleurs reprochent au gestionnaire de l'entreprise «l'abus de recours à la justice contre les contestataires – en utilisant l'argent de l'entreprise publique – sachant que nous sommes sans salaires et sans ressources». Pour les travailleurs, ceci «est un moyen de mettre fin à la contestation et cela ne travaille nullement l'intérêt d'ouvrir un dialogue serein dans l'intérêt de sauvegarder l'outil de travail et les postes d'emploi». «Le même constat et péripéties sont vécus par les travailleurs des autres fabriques rattachées à Divindus/APMC, comme celle d'agglomérés béton d'El Kseur et la briqueterie de Rmila, dont les ouvriers se plaignent régulièrement du retard de payement qui peut s'étaler de deux à quatre mois», précise-t-on. Advertisements