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Nous, femmes...
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Publié dans El Watan le 15 - 05 - 2012

Le 5 juillet 2012, l'Algérie fêtera le cinquantenaire de son indépendance.
Dans un élan de colère, des femmes revendiquent la fin de l'institutionnalisation de la domination masculine qui régit les rapports hommes/femmes au sein de la sphère du privé.
Ecoutez ! Ecoutez, les sonorités de ce cri qui sonnent comme une musique d'accouchement d'une langue qui chante haut et fort la Liberté !
Nous, femmes...
Chérissons la vie. Aimons la liberté. Rêvons d'une vie où nos esprits et nos corps sont libres d'aller et de venir au gré de leurs envies et de leurs désirs. Entendez-vous le cri de la Vie qui jaillit des bas fonds de nos entrailles contorsionnées par ces gardiens du Temple de la moralité ? Ah, si vous aviez comme il est dur d'être femme au pays du masculin pluriel ! Qu'il est humiliant de vivre confinées dans ce statut de minorité opprimée imposé par des êtres qui se nourrissent de conservatisme et d'archaïsme !
Et nous voilà dépouillées de toute individualité propre, contraintes à porter cette «identité de procuration» sur nos corps et dans nos esprits comme un stigmate ! Que sommes-nous dans cette société à structure patriarcale basée sur le privilège de masculinité et où «l'habitus culturel fonde le culte du père comme noyau et référent essentiel de la norme sociale» ? Un bien, voire un capital que l'on conserve à l'abri du soupçon et de l'offense» afin que notre comportement n'entache pas l'honneur (la horma) de la famille, et de la nation par extension. Comment sommes-nous représentées dans le Code de la famille, document social et juridique qui puise ses origines de la culture coutumière et du droit canon islamique (Fiqh), promulgué en 1984 par une Assemblée nationale à majorité masculine ?
De simples objets contraints d'adopter «un devoir-être» et de nous «sous-mettre» à l'autorité des hommes de la famille, détenteurs des pouvoirs familiaux. Et nous voilà réduites à des épouses obéissantes ! A des mères dévouées ! A des «filles de»..., cantonnées dans une fonction de reproduction et de socialisation où la maternité à plein temps est notre unique source d'identité et une fonction sociale qui prime. Le silence, la résignation, l'abnégation, «la remise de soi», ces «vertus» féminines de passivité et de soumission sont autant de qualités naturelles profondément ancrées dans les habitus sociaux et moraux.
Et gare à celles qui osent braver les règles de l'ordre établi !
Cette vision des rapports sociaux de sexe suscitent deux remarques. Primo, la construction des genres en «catégories binaires et hiérarchisées» en masculin actif et féminin passif est une violation du principe d'égalité entre les sexes proclamé dans les textes internationaux et dans l'article 29 de la Constitution algérienne qui stipule que «les citoyens sont égaux devant la loi, sans que puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de naissance, de race, de sexe…».
Secundo, ce schéma archaïque de la domination masculine semble être largement dépassé. Car en décalage avec la réalité sociétale sans cesse traversée par des mouvements, des interactions et des influences internes et externes qui incitent à des prises de conscience et ainsi à des bouleversements et à des changements des mœurs et des mentalités. Savez-vous qu'un grand nombre de femmes ne veulent plus vivre par procuration et refusent d'être des «objets» utilisés comme «des machines caressantes», «maternantes» et «butins de guerre» ? Avez-vous conscience que les femmes autant que les hommes sont des êtres avec «une tête», c'est-à-dire une «liberté», capables de définir par elles-mêmes ce qu'elles veulent être ?
Les générations précédentes ont rêvé d'une Algérie libérée de ses chaînes coloniales. Imprégnées et nourries des idéaux humanistes, de justice, d'égalité, de liberté qui ont motivé et guidé les nationalistes algériens dans leur lutte contre la politique dominatrice du colonialisme, nos générations rêvent d'une Algérie où les femmes ne sont pas en position d'éternelles secondes.
Alors, cinquante années de domination masculine, «barakat» ! (ça suffit). Avez-vous conscience que les inégalités de genre constituent une entrave au développement de la société et à l'épanouissement de ses membres ? Savez-vous qu'un genre qui en opprime un autre ne saurait être libre ?
Alors, sans hésiter un seul instant ! Laissez parler les mots qui coulent sur le papier tels une rivière en crue ! Brisez !
Brisez… le silence ! Brisez !
Brisez … les menottes de l'esprit ! Libérez !
Libérez les esprits, les corps et les comportements !
Et vous vous libérerez !
- «Rêve», avez-vous dit ? Mais ne devrions-nous pas «faire de notre vie un rêve et de notre rêve une réalité» ?
-«Utopie», avez-vous rétorqué ? Mais les utopies n'ont-elles pas vocation à devenir les réalités étincelantes de demain ?
Saâdia, Noura, Zahia, Sabrina, Meriem, Salima, Fouzia, Bahja... et bien d'autres voix silencieuses !


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