L'entraînement d'un cheval de course demande de solides connaissances théoriques, beaucoup de pratique, d'observation... et pas mal de feeling ! Un subtil cocktail qui permet de comprendre et de se faire comprendre d'un animal qui, bien que très sensible, ne s'exprime pas. La préparation à la compétition d'un poulain novice demande huit mois à un an de travail en moyenne. Un long apprentissage au cours duquel le sujet reçoit à la fois des cours de gymnastique et des leçons de bonnes manières. Contrairement aux idées reçues, la première phase de travail ne porte pas sur la vitesse mais sur le fond, l'endurance. Parallèlement, il apprend à devenir maniable et à écouter son entourage. Ensuite seulement, il sera possible de canaliser et d'exploiter au mieux sa vitesse, qui est une qualité naturelle du galopeur. Chaque matin, le cheval sort avec son cavalier d'entraînement (cavalier attitré), accompagné par plusieurs de ses compagnons de boxes. Pour désigner leur équipe, on parle de « lot ». La plupart des écuries fragmentent leur travail de deux à quatre lots. Le premier lot est celui qui sort peu avant le lever du soleil. Il est de coutume qu'il réunisse les meilleurs chevaux ou ceux qui vont courir dans les jours à venir. La taille des lots varie en fonction de la taille de l'écurie. La sortie matinale dure entre une heure et une heure et demie. La majeure partie du temps, le cheval progresse au pas. Après avoir longuement marché, il entame généralement son véritable échauffement par une séquence de trot. Puis il passe au « galop de chasse », un galop d'une vitesse réduite qui donne du souffle et forme la musculature. Vient ensuite le temps de la pause. Pendant ce moment de décontraction, le partenaire du cheval raccourcit ses *étrivières, passant ainsi d'une position de cavalier (assis en selle) à une position de jockey (dressé sur les étriers, en suspension au dessus de la selle). La position de jockey est beaucoup plus propice à la vitesse. Après cette transition, le cheval effectue un « canter », galop d'échauffement à allure soutenue utilisée également pour se rendre au départ. Dans ce cas et comme pour le galop de chasse, les chevaux travaillent les uns derrière les autres avec, entre chacun d'eux, des écarts de plusieurs dizaines de mètres. Le véritable « travail », demandé au maximum deux fois par semaine, est un « galop » d'une distance de 800 à 3 000 mètres (selon les aptitudes du cheval). Les chevaux entament ce travail en groupe, sur un rythme soutenu, le terminant par une deuxième accélération, à l'image de l'effort qu'ils devront accomplir en course. Le meilleur finit généralement devant ses congénères