Détresse - Ils sont vingt enfants orphelins dont l'âge varie entre 6 et 14 ans, pensionnaires de l'orphelinat de Benchicao. Ils vivent ces intempéries dans une situation qui dénote l'irresponsabilité des gestionnaires. Dans le couloir, un poêle à mazout sert aussi de séchoir aux quarante adultes pensionnaires de ce centre. Il leur sert également de chauffe-eau. Pour se prémunir du froid, les petits chérubins ne quittent par leur lit et leurs couvertures dans un milieu dont les odeurs nauséabondes agressent les narines. Ces orphelins craignent les retombées d'une quelconque punition s'ils se confient aux curieux que nous étions. Sauf peut-être les adultes qui préfèrent dire que «ce n'est pas la misère de ce centre qui nous dérange, ni le froid. Mais le regard hautain de la société qui est sans pitié pour des fautes dont nous ne sommes nullement responsables», disent-ils. Chacun rejoint son lit lorsque le directeur de ce centre, informé par ses subordonnés de notre visite, nous prie de quitter les lieux. «Je risque d'avoir des problèmes avec le directeur de l'action sociale de la wilaya et ma tutelle au ministère de la Solidarité». Par acquis de conscience, nous refusons de passer sous silence ce drame qui se déroule à Benchicao.