Résumé de la 2e partie ■ Alors que l'appareil commence ses manœuvres pour le décollage, les agents chargés de la manutention remplissent la soute-avant du DC 9 avec les bagages des passagers. Au total près de 23 kilos de courrier, des pièces d'avions et plusieurs cartons marqués «Comat» contenant du matériel appartenant à la compagnie y sont, entre autres, déposés. Aux commandes se trouve le pilote Candaline Cubeck. Elle compte 2 000 heures de vol sur DC 9. Chez Valujet, elle est réputée pour son professionnalisme. «Elle avait ça dans le sang. Etre pilote c'était sa vie. Sans ça, elle n'était pas heureuse», raconte une de ses amies. La veille, elle a fêté son 35e anniversaire. L'équipage qui avait organisé une surprise pour elle à bord de l'avion à Dallas, voulait qu'elle parte en goguette. Ce qu'elle avait bien sûr refusé. «Elle m'a dit que ses collègues auraient dû savoir qu'elle ne sortirait pas la veille d'un vol», ajoute son amie. 13h 30 : l'avion compte une demi-heure de retard. Il y a quelques problèmes mécaniques. Le pilote automatique ne fonctionne pas correctement. Une jauge de carburant et le circuit hydraulique de secours donnent des signes de fatigue. L'officier pilote de ligne, l'OPL Richard Hazen a fait partie de l'armée de l'air américaine pendant 20 ans. Voler avec du matériel défectueux n'a rien d'inhabituel chez Valujet. La compagnie propose des vols à bas prix et utilise des vieux avions achetés aux quatre coins du monde. Avec 26 ans de moyenne, sa flotte est l'une des plus âgées des Etats-Unis. Et elle a récemment connu plusieurs alertes. Moins d'un an avant, le moteur d'un autre DC9 de la compagnie a explosé sur la piste d'Atlanta. Sept personnes ont été blessées par des débris en flammes et la FAA, l'autorité fédérale de l'aviation civile américaine a ouvert une enquête sur la compagnie. 13h 32 aérodrome Opa-locka, à une quinzaine de kilomètres de l'aéroport international de Miami. Daniel Mulop et son ami, Rick Delain, s'apprêtent à sortir. A 13h 41, les mécaniciens expliquent qu'ils ne peuvent pas réparer le pilote automatique avant le vol : l'équipage décide de le couper. Les voyants jaunes signalent des défaillances sans gravité et l'avion est prêt à décoller. Le pilote et son OPL passent en revue les dernières étapes de la check-list de décollage. A 13h 44, avec 44 minutes de retard sur l'horaire prévu, le centre de contrôle aérien donne au vol 592 l'autorisation de décoller : «Vol 592, autorisé à décoller, piste 7.» (A suivre...)