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Pour un marché unique du cinéma africain
Publié dans Le Maghreb le 05 - 02 - 2020

Dans un contexte mondial marqué par le dynamisme du secteur cinématographique, l'Afrique espère bien un jour parvenir à concurrencer les superproductions américaines, européennes ou asiatiques. Pour l'instant, même sur son propre marché, le continent est largement distancé par ses concurrents étrangers. Mais l'Afrique n'a pas dit son dernier mot. En volume de sorties, le Nigeria est déjà le 2e producteur mondial de films, derrière l'Inde. Des films africains commencent à se distinguer dans les festivals, et même aux Oscars. Le chemin à parcourir est encore long mais pour la population la plus jeune du monde, l'espoir est permis.

Un potentiel de plus de 2 milliards $ par an
Le marché africain du cinéma est aujourd'hui dominé par Nollywood au Nigeria, et par l'Afrique du Sud. Ces productions sont encore loin d'inquiéter leurs concurrentes françaises, américaines ou indiennes, surtout en matière de box-office. On estime, qu'en 2017, les revenus du box-office de Nollywood (première industrie cinématographique africaine sur le plan du nombre de productions) ont totalisé environ 12 millions $ et ceux de l'Afrique du Sud, un peu plus de 89,6 millions $. Des chiffres bien éloignés des 10,5 milliards $ des Etats-Unis, des 8,2 milliards $ de Chine ou des 1,6 milliard $ de l'Inde. " Si l'Afrique suivait l'exemple de la Chine et investissait massivement dans l'infrastructure cinématographique, nous estimons que les recettes annuelles du box-office en Afrique pourraient atteindre 1,5 à 2 milliards $ " Pourtant, de nombreux analystes s'entendent pour dire que le potentiel du continent dans le secteur cinématographique est énorme et n'attend que les bonnes politiques pour se révéler. D'après le rapport " 2018 Framing the Shot : Key Trends In African Film " réalisé par Dayo Ogunyemi, fondateur de 234 Media, en partenariat avec l'Institut Goethe, " si l'Afrique suivait l'exemple de la Chine et investissait massivement dans l'infrastructure cinématographique, nous estimons que les recettes annuelles du box-office en Afrique pourraient atteindre 1,5 à 2 milliards $ ". Le rapport ajoute que près de 500 millions $ pourraient être captés, rien que par Un énorme marché intérieur La structure de la population africaine est l'un des principaux atouts dont pourrait profiter le continent pour lancer son secteur cinématographique. Bien exploité, le boom démographique africain pourrait coïncider avec l'essor de son industrie cinématographique.

Les marchés nigérian et sud-africain, bien au-dessus des chiffres actuels
D'après l'ONU, l'Afrique compte 1,3 milliard d'habitants, avec une moyenne d'âge de 19,7 ans, ce qui en fait le continent le plus jeune du monde. D'ici 2050, cette population devrait passer à 2,4 milliards d'habitants, dont plus de la moitié aura moins 25 ans, comme les principaux consommateurs des films produits à travers le monde. D'ici 2050, cette population devrait passer à 2,4 milliards d'habitants, dont plus de la moitié aura moins 25 ans, comme les principaux consommateurs des films produits à travers le monde. D'après le rapport de l'institut Goethe, le cinéma africain contribue pour plus d'un milliard de dollars par an aux PIB des deux plus grandes économies du continent. D'après les statistiques, plus d'un million de personnes sont employées par l'industrie du cinéma au Nigeria. "L'industrie cinématographique, ainsi que d'autres industries créatives et du savoir, sera particulièrement importante pour la création d'emplois en Afrique […] Alors que les pays africains naviguent sur les vagues démographiques, le développement du cinéma africain contribuera également à renforcer leurs économies, leurs cultures et leurs communautés ", indiquait à cet effet le producteur nigérian, Dayo Ogunyemi. " L'industrie cinématographique, ainsi que d'autres industries créatives et du savoir, sera particulièrement importante pour la création d'emplois en Afrique". Et d'ajouter : " D'un point de vue créatif et commercial, les compétences numériques transversales et le travail d'équipe collaboratif que la réalisation de films exige et développe constitueront un puissant catalyseur pour que les pays africains passent à une production à forte intensité de connaissances et à valeur ajoutée - une nécessité si les tendances démographiques doivent entraîner un boom économique et socioculturel ". Avec le récent lancement de la zone économique de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), la mutualisation à l'échelle continentale des efforts pour développer un marché unique du cinéma africain, alimenté par la richesse et la variété culturelles du continent, offrent de belles perspectives pour le secteur. D'après le rapport coproduit par l'institut Goethe : " Le cinéma africain a désespérément besoin de mettre en commun les ressources de production ainsi que les spectateurs et la ZLECAf pourrait aider à atteindre cet objectif ". " Le cinéma africain a désespérément besoin de mettre en commun les ressources de production ainsi que les spectateurs et la ZLECAf pourrait aider à atteindre cet objectif ". " De solides dispositions en matière de contenu local pourraient être combinées à un "passeport" préférentiel qui traiterait les productions audiovisuelles des pays membres de la ZLECAf comme du contenu local et stimulerait la production de contenu africain ", ajoute le document.

Des défis à relever
Comme pour beaucoup d'autres secteurs économiques ou culturels, le cinéma africain souffre d'un cruel déficit de financement, de la part des structures publiques comme privées. Ce manque de financement limite la qualité des films produits, et augmente la difficulté de leur distribution. Les productions réalisées coûtent d'ailleurs trop cher pour des populations majoritairement pauvres. Les productions africaines subissent également la concurrence écrasante des pays étrangers. Dans les salles de cinéma ou dans les salons africains, les films, séries et feuilletons américains, européens et asiatiques, considérés comme étant de meilleure qualité, semblent s'être taillés la part du lion. De plus, le piratage des films et séries produits sur le continent limite fortement les revenus des acteurs et producteurs, décourageant un peu plus les investissements dans le secteur. D'après le site d'information True Africa, qui cite des données de la Banque mondiale, au Nigeria, pour chaque copie légale d'un film qui est vendue, neuf autres sont piratées. D'après le site d'information True Africa, qui cite des données de la Banque mondiale, au Nigeria, pour chaque copie légale d'un film qui est vendue, neuf autres sont piratées. La croissance du taux de pénétration du mobile sur le continent (44% en 2018) et du taux de pénétration de l'internet (23% en 2018), s'est également accompagnée de la venue sur le marché africain de géants mondiaux du streaming tels que Netflix ou Prime Video. Un espoir pour un cinéma africain qui cherche à toucher un plus large public. Mais pour l'instant, ces plateformes de streaming, qui détiennent les plus grosses parts de marché du secteur (45% en Afrique subsaharienne uniquement pour Netflix) offrent des contenus majoritairement étrangers, malgré des ambitions affichées d'offrir plus de contenu africain. Enfin, l'Afrique manque d'infrastructures cinématographiques, nécessaires pour la vulgarisation de ses films. Ceci se manifeste surtout dans la disponibilité des salles de cinéma dans les pays africains, une statistique qui n'épargne pas les deux puissances cinématographiques du continent (Nigeria, Afrique du Sud). D'après le 2018 Framing the Shot : Key Trends In African Film, on comptait seulement 142 écrans au Nigeria en 2017 et 782 en Afrique du Sud. A titre comparatif, ces chiffres sont de 40 393 écrans aux Etats-Unis, 50 776 en Chine et 11 209 en Inde.


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