Donc, depuis hier, le ministre fran�ais de l�Int�rieur est � Alger. L�int�ressante r�union des ministres arabes des Affaires �trang�res attendra demain. Pour l�heure, il faut bien accueillir Sarkozy dans un pays qui fournit une partie - Oh ! Une toute petite partie - de cette �migration qui le d�range. Sa loi et ses d�clarations sont encore trop r�centes pour �tre oubli�es. Avec, ce qui ne g�che rien, la d�claration de l�un de ses conseillers reprochant au gouvernement alg�rien de continuer, avec ses exigences d�excuses pour les crimes coloniaux, une guerre termin�e depuis quarante-quatre ans. Le gouvernement alg�rien est certainement capable de se d�fendre tout seul. Mais nous, en tant que citoyens et patriotes alg�riens n�aurions pas droit au chapitre ? Alors, commen�ons par le conseiller. Le gouvernement alg�rien poursuit peut-�tre une guerre achev�e en 1962, mais avec sa loi sur les bienfaits de la colonisation, l�UMP que dirige Sarkozy perp�tue une �uvre coloniale commenc�e en 1830. Inutile m�me de leur rappeler que la France nous a laiss� avec 4% d�alphab�tis�s parmi les femmes et 6% parmi les hommes et que les �coles indig�nes avaient pour but de pr�parer le minimum indig�ne n�cessaire � la bonne marche de la colonie. Restent les cons�quences de la colonisation. Si les bicots-n�gres (expression de Med Hondo, r�alisateur mauritanien) se rendent en France, c�est bien parce que la France est venue les chercher dans leur propre pays � coups de canon et de lois d�exception. Ils rendent la pareille � Sarkozy, d�autant que la situation coloniale est largement responsable de la d�structuration de ces pays et des communaut�s nationales ou ethniques qui y vivaient. Et que la France a largement pr�lev�es sur les populations colonis�es pour le besoin de ses guerres et de son �conomie. Quand Sarkozy vient parler d�immigration choisie, il invente l�eau chaude. La France a toujours choisi son immigration. Hier, les costauds et les robustes pour les guerres, pour les mines, pour le b�timent, pour les voiries. Aujourd�hui, il veut choisir d�autres �sp�cialit�s�. Hier, la France coloniale pillait la chair et le sang, forme primaire de la force de travail. Aujourd�hui, Sarkozy le n�o-colonial veut en plus le savoir et la technicit�. Comme le Canada ! La loi sur les bienfaits de la colonisation n�est ni un hasard ni une concession �lectoraliste � l�extr�me droite et aux nostalgiques de la colonisation. Elle est la r�f�rence doctrinale civilisatrice la plus s�re pour les rapports de domination et d�h�g�monie dont il est porteur.