Loin des mécanismes et des mesures engagées par les services en charge de la filière lait, la collecte de ce produit demeure otage des pratiques informelles. La collecte de lait cru, dans la wilaya de Annaba, a enregistré durant les 8 premiers mois de l'année en cours une production de 4 millions de litres, soit une hausse de 21% par rapport à la même période de l'exercice écoulé, où la production a été de l'ordre de 3,5 millions de litres seulement. Ce taux de production est appelé à augmenter pour atteindre les 5 millions de litres avant la fin 2011. Cet exploit s'explique, selon certains producteurs, par la mise en place, l'application de mécanismes de promotion de la filière et la politique de soutien engagé par l'Etat, notamment les deux dernières années. A cet effet, les efforts consentis par les pouvoirs publics visant le développement de la filière lait et la création d'un office de développement durable demeurent un défi que les producteurs de lait de la région de Annaba tentent de relever, pour atteindre les 5 millions litres de lait à la fin de l'année 2011. Par ailleurs, un objectif de collecte de 19 millions de litres de lait est fixé pour la filière lait à Annaba dans le cadre du plan de performance à l'horizon 2014. Pour rappel, il est à relever que plus de 90% de la production laitière est commercialisée loin du contrôle des services concernés du secteur. En outre, un travail de titan est effectué par les services en charge de la filière lait au sein de la DSA, qui a recensé 180 laiteries assurant l'écoulement de plus de 20 millions de litres de lait cru, et qui serait nocif pour le consommateur, d'où l'objectif de l'accroissement des quantités de lait collectées qui vise à limiter les risques pour la santé du consommateur, de par la consommation cru et non contrôlé de ce produit de large consommation. Toutefois, il convient de noter que tabler sur 5 millions de litres de lait couvrirait 40% des besoins de la wilaya, soit un ratio annuel de 152 litres pour chaque habitant, un défi pas difficile à relever, en référence au nombre d'éleveurs dépassant les 500, intégrés tous au programme de collecte de lait, avec un ensemble de cheptel de plus de 11.000 têtes d'ovin dont plus de 3500 vaches laitières. C'est pour dire que régie hors les mécanismes et les mesures engagées par les services en charge de cette filière la collecte de lait cru est toujours otage des pratiques informelles des producteurs eux-mêmes, lesquels vendant leur production sans passer par les services concernés, freinent du coup le bon développement de la filière, mettent en danger la santé du consommateur, puis contribuent volontairement ou involontairement à la surenchère de ce produit de base.