Sika El-Djazaïr, une entreprise spécialisée dans la fabrication, entre autres produits, d'adjuvants du béton et du mortier, réalise de bonnes affaires en Algérie. Son chiffre d'affaires est passé de 315 millions de DA en 2003 à plus de 2 milliards de DA en 2009. Cela n'a pu être possible qu'après avoir investi la somme de 4 millions d'euros durant les cinq dernières années. En 2004, le groupe suisse Sika a décidé d'acheter un terrain dans la commune des Eucalyptus pour y construire une usine, un laboratoire de recherches et de développement et un centre de formation. Cette ascension a permis à la filiale algérienne d'arracher, selon le chiffre avancé par son directeur général, Maurice Eljerrat, près de 30% de parts de marché. Loin d'être satisfaits de ces performances, les dirigeants ont décidé de lancer un nouveau plan d'investissement sur les trois années à venir, d'un montant qui avoisine les 200 millions de DA. Outre les travaux d'extension de leur unité, les responsables de Sika El-Djazaïr comptent mettre sur le marché de nouveaux produits. Il est envisagé d'améliorer l'activité commerciale, répartie en quatre segments (Business units) selon la typologie de chaque client. Ainsi, pour les industriels du béton, Sika El-Djazaïr propose des solutions globales et développe pour eux des procédés spécifiques leur permettant de gagner en productivité avec plus de simplicité dans la mise en œuvre. L'entreprise met également à la disposition des professionnels du bâtiment les technologies Sika les mieux adaptées à leurs contraintes dans les chantiers ainsi que des conditionnements en rapport avec leur volume de consommation. Aux entreprises d'étanchéité, de renforcement et applicateurs de sols, la société suggère des systèmes innovants pour des applications dans le bâtiment, les travaux publics et le génie civil. Sika préfère toujours travailler en partenariat avec les industriels afin d'élaborer avec eux des solutions innovantes d'assemblage par collage et les conseille dans leurs projets d'équipement en matériel. Cette filiale dispose d'une capacité de production de 20 000 tonnes/an et utilise pour cela des matières premières importées. Le recours à l'importation est dû, explique le DG au cours d'une conférence animée jeudi dernier, au fait que le secteur de la pétrochimie n'est pas encore assez développé en Algérie. “2008 a été une année de consécration pour Sika El-Djazaïr, durant laquelle nous avons pu, grâce aux efforts de toutes les équipes, dépasser tous nos objectifs. Ce qui nous maintient en leader sur le marché algérien, avec encore une bonne longueur d'avance”, souligne Maurice Eljerrat. Il fonde son analyse sur l'évolution constante de la demande. Il reste toutefois, moins optimiste pour l'exercice actuel. En 2010, argue-t-il, le ralentissement connu par l'activité fera baisser fatalement le chiffre d'affaires. En dépit de cette difficulté, l'entreprise continuera à assurer des sessions de formation à son personnel, composé d'une centaine d'éléments. Cette action lui coûte plus de 2 millions de DA/an. Le groupe Sika, faut-il le rappeler, est installé en Algérie depuis 1947. Sika est un groupe suisse créé à Zurich en 1910 par Kasper Winkler. Il a aujourd'hui, à son actif, quelque 90 filiales de production et de commercialisation réparties dans 72 pays dans le monde.