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La question
Publié dans Liberté le 27 - 05 - 2004

On a trop disserté sur les atteintes aux droits de l’Homme dont l’armée américaine s’est rendue coupable dans la prison d’Abou Ghraïb et probablement dans toutes les prisons d’Irak. Ces images venues de loin, pour terrifiantes qu’elles soient, ont ceci de dangereux : tout en nous interpellant sur l’horreur subie par les Irakiens qui ont le malheur de se trouver sur le chemin des GI’s, elles imposent une distance entre cette torture et nous.
«Le bon sens près de chez vous», rappelle pertinemment un slogan publicitaire d’une banque française aux agriculteurs qui constituent sa cible commerciale. Le bon sens peut, comme tout attribut humain, être partout. Il en est de même pour les perversions. Les photos qui fixent les châtiments cruels soufferts par les prisonniers irakiens et les jouissances maladives des soldats américains nous ont presque fait oublier que la torture peut, comme le bon sens, être “près de chez nous�. Tkout où, depuis quelques jours, on entre plus difficilement qu’à Bagdad, nous l’a rappelé.
Cette localité est, depuis quelques jours, zone interdite. Ce statut, institué par la guerre coloniale, met en danger toute personne se trouvant sans autorisation officielle dans le périmètre ainsi défini. Dans une petite bourgade mise en coupe réglée par les autorités du pays, une jeunesse subit, en masse et à huis clos, la rigueur de la violence d’agents habitués à l’abus impuni. Si le meurtre de dizaines de manifestants en Kabylie n’a rien coûté à leurs auteurs, ce n’est pas le calvaire de quelques adolescents qui risque de prêter à sanction.
Les victimes elles-mêmes ont conscience de l’inviolabilité de la toute-puissance de leurs bourreaux, au point qu’il a fallu que le journaliste du Matin mène un entretien en forme d’interrogatoire pour soutirer à l’un de ces suppliciés... l’aveu des tortures endurées. Car, à Tkout, on ne photographie ni ne filme l’abus. La loi du silence est, en tout cas, constitutive du système national. Elle est son fondement en ce qu’elle oblige le bourreau et terrorise sa victime.
Du plus bas au plus haut niveau, règne l’impunité parce que la pérennité du sommet dépend de l’inviolabilité de sa base qui le défend. En dépit de la loi et contre la loi s’il le faut ; c’est pourquoi l’État de droit est illusion. Dans notre situation, il y a incompatibilité entre justice et système.
Même poussé par le flagrant délit à réagir, le régime fait le mort, en attendant de sévir contre le délateur zélé qui a osé porter ces torts sur la place publique.
Le caractère spectaculaire de la vidéo-information, comme celle qui traite, depuis quelque temps, des sévices américains contre les Irakiens banalise le dépassement quand il se passe «près de chez vous», sans preneur d’image ni éclairagiste. Pourtant, il faut bien en prendre acte : la torture reste un instrument d’expression de l’ordre qui s’impose à nous. On a cru que cette pratique, héritée du colonat et reprise à son compte par le pouvoir de l’Algérie indépendante, a été abandonnée au lendemain du scandale d’octobre 1988. Nous voici réveillés par le même cauchemar.
La question, comme l’écrivait un illustre militant, est de savoir jusqu’à quand ce cauchemar devra continuer.
M. H.


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