C'est l'ambassade de France à Doha qui soutient le footballeur franco-algérien Zahir Belounis bloqué au Qatar, tant que ce pays refuse de lui délivrer le visa de sortie mais reste toujours en procès avec le club qatari d'Al-Jaish, qui lui doit près de vingt-trois mois de salaire. Il faut reconnaître que sa situation s'empire. Approché par le Jeune Afrique pour connaître où en est son dossier face à ce club, Zahir Belounis ne cherchera pas ses mots pour aller droit au but. Il qualifiera cette histoire de dingues ! Il rappellera à cette occasion qu'«il y a eu une audience, il y a quelques semaines, durant laquelle Youssef Dasmal, le directeur sportif d'Al-Jaish, a dit que je n'appartenais plus au club, parce que ce dernier avait changé de nom entre-temps (son ancienne appellation était Military Sport Association, ndlr). C'est absurde comme prétexte». Les professionnels qui suivent de très prés ce dossier s'étonnent de la réaction de ce club qui cherche à gagner du temps et pousser à l'extrême ce jeune footballeur à l'abondant et lui faire perdre tout espoir de reprise de ses activités. Une stratégie connue des Qataris qui profitent de leur position financière pour faire de leur monde une «misérable» balle. La prochaine audience fixée au 24 mai prochain donnera-t-elle raison à ce jeune franco-algérien ? La question ne devrait pas se poser, selon les avis des experts puisqu'il est pris au piège et il resterait dans ce pays jusqu'à lui faire coller les fautes jamais commises. Ses avocats ne badinent pas, ils tentent de réunir un maximum de «documents qui prouvent que je suis sous contrat jusqu'au 30 juin 2015. Et nous avons d'autres éléments. Je fais confiance à la justice du Qatar.» Que peut-il déclarer d'autre ? A la question de savoir «quelle est l'attitude de l'ambassade de France ?», il répondra «elle est derrière moi. Je suis en contact régulier avec madame le consul. Mais le problème, c'est que les Qataris ne veulent pas me délivrer mon visa de sortie. Du moins tant que je n'ai pas retiré ma plainte. Et face à ce refus de me délivrer ce document, l'ambassade ne peut rien faire !» Y aura-t-il d'autres tentatives des autres pays pour libérer Belounis des griffes de ce club ? La question est posée avec cet espoir de noter une réaction qui viendrait soutenir celle déjà engagée sur le terrain. Mais en attendant, lui-même reconnaîtra «franchement, ma carrière en prend un coup. Mais je ne retirerai jamais ma plainte !» Que cherchent ces Qataris ? Une solution à l'amiable qui passerait par une ridicule somme, soit «même pas 10% de la somme que je demande, et toujours à condition que je retire ma plainte. L'ambassade a demandé alors qu'ils fassent une proposition écrite. Ils ont répondu : «Faites-nous confiance...» On a senti le coup venir. J'aurais retiré ma plainte, obtenu mon visa de sortie, mais je n'aurais rien touché !» Oui, mais pour lui, il ne voudrait pas être la source d'un quelconque conflit entre le Qatar et la France. Alors là pas question d'être à l'origine sachant que ce pays entretient d'excellentes relations économiques, particulièrement via le football et... le tourisme. Ce n'est pas pour rien que Paris est devenu le Qatar saint germain. Il avouera dans cette interview. «J'ai une double impression. J'ai cru que ces bonnes relations entre les deux pays favoriseraient le règlement de ma situation. Mais j'ai maintenant le sentiment que mon dossier ne bouge pas, justement pour ne pas gêner ces relations» et voilà ce qui est dit, avec une question simple mais significative : «Je ne demande que ce que l'on me doit ! Pour terminer, il fait un bref rappel de cette situation : «Les Qataris sont revenus me chercher en France alors que j'étais en fin de contrat, et maintenant, ils veulent me jeter ? Mais à quoi servent les contrats alors ? Je ne peux plus me déplacer librement, je ne peux plus travailler, j'ai 33 ans... Qui voudra d'un joueur qui n'a plus joué depuis des mois ? Franchement, ma carrière en prend un coup. Mais je ne retirerai jamais ma plainte !»