Le ballon rond reste le premier plat national, presque à égalité avec notre fameux couscous Prévue pour le 12 juin, l'AGO de la FAF a été reportée sine die, parce que la date retenue correspond avec celle de l'examen du Bac. Un fait divers, me diriez-vous ! Non mais qui est responsable du mauvais état de notre sport roi, tombé si bas depuis le sacre africain en terre des Pharaons ? Pourquoi notre football est victime de crises cycliques et à l'image du pays qui semble (pourtant !) se remettre laborieusement sur de bons rails ? Il y a exactement une année, « l'affaire » de la fuite inattendue de 11 athlètes algériens lors des JO scolaires en France. Qu'est-ce qui a pu se passer dans la tête des onze lycéens pour déguerpir sans laisser de traces ? C'est que les harraga, avec passeports et visas, ne sont pas tellement différents de leurs «collègues» d'infortune, les boat people dont la majorité a offert son corps en nourriture aux poissons. Si un jeune lycéen, scolarisé et sur le point de passer son Bac, avec des parents qui se cassent en quatre pour lui assurer une place au soleil, décide de franchir le pas et prendre la poudre d'escampette et rester de l'autre côté de la mer, c'est que quelque chose ne tourne pas rond dans sa caboche. Ce fameux «l'ailleurs est toujours meilleur» ronge l'esprit aux jeunes générations, dont le besoin irrépressible n'est manifestement pas de manger et dormir. Au lieu de punir, il serait peut-être plus urgent pour l'Etat d'adopter des politiques efficaces à même de retenir ces jeunes dans leur pays, ou même négocier des accords afin que des visas soient plus facilement accordés aux Algériens désireux de tenter leur chance ailleurs. Il est à craindre que si tout le monde ne peut pas se payer une harga avec risque zéro comme c'est le cas des onze jeunes sportifs, les embarcations de la mort continuent et continueront, inlassablement, leurs traversées du désespoir.