Les sanctions économiques contre la Russie ont mis en évidence deux arguments tranchants : l'autosuffisance et la force du front interne. Si un pays possède les capacités de subvenir à ses propres besoins dans divers domaines, et c'est mieux dans tous domaines, il devient invincible. C'est le président russe Vladimir Poutine qui, dans une déclaration lors d'une récente cérémonie de remise de prix, a reconnu que ce grand pays (la Russie) peut tenir tête à tout le monde du fait d'une seule chose, son autosuffisance dans divers domaines d'activités. Sans autosuffisance, il ne peut y avoir de souveraineté, et l'autosuffisance est atteinte dans tous les domaines : dans l'art, dans la science, dans l'industrie et, bien sûr, dans l'armée, a-t-il soutenu. Pas de souveraineté sans autosuffisance ? Le message de Poutine est clair, et il n'est pas le seul à connaître cette vérité. D'autres présidents, d'autres peuples, qui ont subi durement les sanctions économiques occidentales et américaines, malheureusement sans pouvoir résister pour certains d'entre eux, le savent bien. Les pays qui n'ont pas les ressources propres pour assurer les besoins essentiels de leurs peuples ont vécu ou vivent de graves crises économiques suite aux sanctions économiques qui leur ont été imposées par d'autres puissances pour des raisons souvent politiques. Mais, ce n'est pas le cas de la Russie, qui passe certes par des moments difficiles, tout en amortissant le choc des sanctions économiques imposées par les Européens et les Américains grâce à l'autosuffisance, ainsi qu'un autre facteur plus important encore, en l'occurrence la mobilisation du front interne. Le président Poutine l'a également souligné, la Russie assiste aujourd'hui à un moment de consolidation commune, où la fierté nationale s'aiguise, où les Russes s'efforcent à tout prix de renforcer les fondations de leur spiritualité, pour créer les conditions dans l'économie, la fabrication et l'éducation des jeunes afin d'assurer l'avenir inconditionnel du pays, a-t-il laissé entendre. Il s'agit d'un message également destiné à l'extérieur, aux pays émergents, qui doivent renforcer leur front intérieur et assurer au minimum leur autosuffisance dans les domaines sensibles, notamment sur le plan alimentaire, pour éviter toute pression, voire le chantage, que pourrait exercer un autre pays ou groupe de pays pour les faire dévier de leur principe ou les faire mourir de faim. La sécurité alimentaire, aucun pays ne peut l'atteindre entièrement, mais il existe certaines filières où il est vital d'assurer l'équilibre entre l'offre et la demande pour résister à toute tentative de mettre le pays à genoux. En Algérie, l'enjeu de l'autosuffisance a été prôné à maintes reprises par le président de la République, notamment en matière de production céréalière. L'autosuffisance étant assurée sur le plan énergétique et dans plusieurs branches de l'agriculture, il reste encore à atteindre le même niveau en matière alimentaire, là où le pays souffre le plus d'un grave déficit, en l'occurrence le blé, qui dépend des caprices de dame nature et du développement technologique. Ainsi que le renforcement du front intérieur, qui n'a besoin que d'une bonne conscience et d'un environnement politique unificateur. Il faut également mesurer tout le sens de la souveraineté nationale et des effets qui en résultent quand on la perd.
