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Journée internationale de la liberté de la presse
Les beaux jours de la média-dépendance
Publié dans El Watan le 03 - 05 - 2007

Il a entassé des journaux pour en faire un lit. Sous les fenêtres de somptueux appartements rue Mohammed V, le sans domicile fixe aime la presse. Mais pour d'autres raisons. Elle lui sert de couche pour ne pas avoir à exposer son flanc directement au bitume froid. Quelques couvertures sur le côté et le voilà apprêté à dormir, peu préoccupé des passants qui ne le remarquent d'ailleurs plus.
Plus loin, entre le tunnel des Facultés et la rue Didouche : « Il me faut mon journal tous les jours. » Le Soir d'Algérie est plié sur ses genoux. La dame est assise sur un banc, concentrée sur sa lecture. Pas loin de la cinquantaine, mère de 7 enfants, elle ne transige pas sur sa lecture journalière. « Les médias lourds ne donnent pas l'information. Beaucoup d'événements sont tus par la télévision et seule la presse écrite nous renseigne sur ce qui agite notre pays », poursuit-elle. Elle remet ses lunettes qui lui glissent du nez et déclare : « Mais j'aimerais qu'il y ait davantage de franchise et que la presse et les autorités n'hésitent pas à dévoiler même ce qu'il y a de plus moche dans notre pays. Il m'est souvent arrivé de voyager et d'apprendre certaines choses dans la presse étrangère. C'est désagréable et lorsqu'on est interrogé, on se retrouve au pied du mur », avoue N. Z. La chose politique ne l'intéresse pas « plus que ça ». Ce qu'elle préfère trouver à lire, ce sont les articles traitant de faits de société. « Le miroir de l'âme », c'est ainsi que qualifie la presse un homme de 44 ans. Assis face à la Grande Poste, surplombant la mer et le port, il a à ses côtés un livre en langue allemande et des journaux. Son voisin est en train de lire Liberté. Chômeurs tous les deux, ils se connaissent de passage, parce que assis à proximité et partagent les joies de la découverte de l'information. « C'est le miroir de l'âme de la société », reprend-il. La presse est pour lui l'identificateur de toute sorte de réalité qui se caractérise par des messages. Tout est bon à lire, presse privée, publique, l'essentiel étant pour lui de se tenir informé. Son voisin tire de la lecture le plaisir de passer le temps. Egalement chômeur, il touche une indemnité d'environ 1000 DA par mois, car il est handicapé. Avec le peu de ressources dont il dispose, il ne peut faire l'impasse sur son journal. Et le jour de « paie », il s'en octroie deux dans chaque langue, El Khabar et El Chourouk, et Liberté et El Watan pour les journaux francophones. Son voisin le coupe pour préciser qu'il accepte le mensonge de la presse. « Parce que le mensonge fait partie de la vie », explique-t-il de façon philosophique. L'homme en question ne s'émeut pas d'un détail aussi farfelu. Pour lui, le seul mensonge qu'il ne tolère pas est celui qui est accolé au drame. Par ailleurs, il reconnaît que son intérêt est avant tout dirigé vers la photo, la couleur puis les titres. Et là encore, ce sont les faits de société qui le préoccupent dans sa recherche d'information. « Ils roulent tous pour un général et ont tous le même langage », déclare un sexagénaire qui a sous le bras deux journaux pliés. Propos repris par un jeune commerçant qui vend journaux, confiseries et produits cosmétiques à la place 1er Mai à Alger. « Les soixante ans et plus sont persuadés qu'il y a des espions dans la presse et qu'en fait il n'y a pas d'informations sincères. Tout cache quelque chose », explique le commerçant. Interrogé, le lecteur aux deux journaux ne veut pas répondre et déclare qu'il n'a rien à dire. « Je vous l'avais dit, il vous prend pour un espion », poursuit le jeune commerçant. Sur un tout autre registre, un de ses clients poursuit : « C'est un plaisir de lire les journaux à Alger. A Ouargla, c'est une photocopie qu'on reçoit. Et quand on la reçoit c'est vers 17h », poursuit Mohamed. Il a 24 ans et est en 4e année de médecine. Il lit quatre journaux par jour, deux dans chaque langue et critique les articles traitant de la santé. Rejoint par le commerçant, il ajoute que pour apprendre c'est vers la presse étrangère qu'il se dirige. « Il n'y a pas d'efforts didactiques », insiste-t-il. Il reproche également l'overdose de publicité. « La publicité et les annonces occupent trop de place et on a l'impression que le reste c'est du remplissage, si parfois le journal ne change pas brusquement de position », dit Mohamed. De l'avis du commerçant et du client, la presse est un jour pour le président Bouteflika, un autre jour contre lui et ce changement de ligne discrédite le journal. De l'avis général, la presse écrite occupe une place prépondérante dans le cœur des citadins même si l'amertume et la critique ponctuent l'ensemble des discours. La spontanéité des révélations n'a pas transgressé à la coutume méditerranéenne qui veut qu'on s'épanche verbalement sur un sujet avec toute l'émotion légendaire. Parfois fâchés contre elle, désespérés du changement de ligne éditoriale ou reconnaissant pour les vérités rapportées par la presse algérienne, tout bord confondu, beaucoup lisent le journal comme ils fument leur Nassim. Par précaution, le commerçant du coin leur réserve toujours leurs journaux de côté, car à 10h, il n'y a déjà plus rien sur les étals.

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