La voie se dégage désormais pour le projet de révision constitutionnelle. Le processus a franchi une nouvelle étape après l'avis favorable rendu, jeudi dernier, par le Conseil constitutionnel, saisi le 11 janvier dernier par le président de la République à l'effet d'émettre un avis motivé sur le projet. L'institution présidée par Mourad Medelci a consacré une semaine à étudier les amendements apportés à la loi fondamentale et constaté que le projet de révision ne porte aucunement atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l'homme et du citoyen, ni n'affecte les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions. Ainsi, le parlement sera convoqué sous peu dans ses deux chambres pour une séance de vote à main levée du projet. Sans passer par la voie du référendum populaire. La démarche prévue dans la Constitution ne prévoit pas, non plus, de débat sur les dispositions introduites ou amendées. Le vote du parlement constitue donc l'ultime étape d'un long processus de préparation qui a commencé en 2011, jalonné de bout en bout par des consultations menées avec les partis politiques, des personnalités nationales, des organisations de la société civile et des experts. La mouture finale représente, par conséquent, la synthèse des propositions et des avis des parties à la concertation. La quête d'une révision consensuelle a dicté de solliciter les avis de larges pans de la société. L'Algérie s'apprêt donc à se doter d'une nouvelle Constitution qui apporte beaucoup de nouveautés. Celles-ci renforcent l'unité nationale, l'identité et les valeurs de la société algérienne. L'officialisation de tamazight représente, à ce titre, une avancée historique qui soude davantage la cohésion nationale. La part belle faite aux libertés individuelles et collectives, dont celles de manifester et de se réunir, n'est pas à dissocier de l'élargissement du rôle institutionnel et politique de l'opposition. Couplé à l'indépendance de la justice, cela participe du principe de la séparation des pouvoirs, cher à la démocratie. Il en est de même pour la réintroduction de la limitation des mandats présidentiels à deux. Limitation assortie d'une garantie d'irréversibilité à travers l'article 178 qui exclut la disposition de toute révision future. L'idéal démocratique se consolide, d'autre part, par le surcroît de liberté dont bénéficieront les médias que le projet de révision affranchit de toute poursuite pénale pour délit de presse. La constitutionnalisation de telles valeurs, fondamentales dans la construction d'une véritable démocratie, projette l'Algérie dans l'ère moderne. C'est d'autant important que cela se fasse en toute souveraineté.