Yodas est un prénom masculin d'origine berbère, aujourd'hui à la mode en Kabylie. Il se lit yudas/yeddes "il est disposé, il est rangé, il est en ordre" ; cf. eddes "disposer l'un à côté de l'autre, combiner, être disposé, être rangé à côté l'un de l'autre", sudes "faire disposer l'un à côté de l'autre, bien ranger" (touareg). On a aussi, en kabyle, eddes "disposer une chose sur une autre, compresser". Chef de guerre maure. Le personnage est évoqué pat Procope (qui le cite sous la forme de Iabdas), dans La guerre des vandales et par Corripe, dans la Johannide. Selon les indications données par Procope, Iaudas était le chef de l'Aurasion (antique dénomination de l'Aurès). Il fut hostile à reconquête byzantine, et dès les premières campagnes, il s'opposa à l'Empire. En 533 et 534, il mit à profit la déroute des Vandales pour envahir les campagnes de Numidie et parvenir jusqu'à Tigisi. Il s'était taillé un royaume qui, selon Procope, contrôlait toute la montagne : "Cette montagne, la plus grande que nous connaissions, est située à treize journées de Carthage. Son circuit est de trois fortes journées de marche. On ne peut la gravir que par des sentiers escarpés et des solitudes sauvages ; mais, parvenu au sommet, on trouve un plateau immense, arrosé par des sources jaillissantes qui donnent naissance à des rivières, et couvert d'une prodigieuse quantité de vergers... Les mêmes Maures s'étaient aussi rendus maîtres de la grande et fertile contrée qui s'étend à l'occident de l'Auras et touche à la région habitée par les Maures sujets d'Orthaïas, prince qui avait fait alliance avec les Romains..." (II, 13, 2). Iaudas résista à un premier assaut de Solomon contre les Aurès, puis, en 536-537, mena une offensive. Il s'était allié à Stotzas, qui conduisait des déserteurs de l'armée romaine, et à un autre chef maure, Orthaïas, jadis allié de Rome et rival d'Iaudas. Après avoir remporté des succès, Iaudas subit des revers, il fut poursuivi et blessé mais réussit à s'échapper. Cinq ans plus tard, il réussit à reprendre la lutte, entraînant les tribus de Tripolitaine et de Byzacène. Un autre général romain, Jean Troglita, parvint à le vaincre. Il dut cette fois-ci se soumettre et suivre l'armée de Troglita. . M. A. Haddadou [email protected]