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Entreprises-banques : une relation de méfiance
Attribution de crédits
Publié dans Liberté le 23 - 02 - 2020

Les banques publiques dominent largement le marché du crédit hypothécaire avec une part de marché proche de 95%.
Pour bien fonctionner et enregistrer une croissance, les entreprises, qu'elles soient publiques ou privées, ont besoin d'une bonne et stable relation de travail avec leur banque. Toutefois, les choses ne se passent pas toujours comme le veulent les deux parties, et les entreprises ont dû, dans bien des cas, mettre des projets de côté, faute de financement. Effectivement, la relation entre les entreprises et les banques demeure, des deux côtés, une relation de méfiance ­— et le mot est faible. Souvent, les banques, notamment publiques, se montrent plus restrictives dans l'octroi de crédits destinés au secteur privé. Ainsi, les entreprises privées ne sont pas traitées sur un pied d'égalité et sont dans une situation désavantageuse par rapport aux entreprises publiques.
De fait, celles-ci, soutenues par les pouvoirs publics, ont relativement l'accès facile aux crédits. Rachid Sekak, banquier et expert en finance, explique que les banques publiques "nourrissent la quasi-totalité des crédits au secteur public et participent à hauteur de 75% aux crédits octroyés au secteur privé". Sekak rappelle qu'une telle situation vis-à-vis du secteur public découle de "directives écrites ou non écrites données aux entreprises publiques de cantonner leurs opérations aux banques publiques.
Et que ces directives ont été annulées, mais les pratiques anciennes perdurent à ce jour". L'expert explique, par ailleurs, que les banques publiques "dominent largement le marché du crédit hypothécaire avec une part de marché proche de 95%. L'encours des crédits hypothécaires auprès du secteur bancaire est d'environ 400 milliards de dinars. Ce montant, qui représente 2% du PIB, est très faible. Une étude récente intitulée ‘La finance en Afrique' et parrainée par la Banque africaine de développement et la Banque mondiale relève que le ratio de la dette hypothécaire au PIB s'élève, en moyenne, à 10% en Afrique, comparé à 70% aux Etats-Unis et 50% en Europe". De son point de vue, la faiblesse du ratio observé en Algérie "découle de la politique actuelle d'accès au logement qui coûte très cher au budget de l'Etat et dont le financement n'est certainement pas transparent". De plus, plusieurs entreprises opérant dans le secteur de la construction de logements se trouvent en situation d'insolvabilité. Du coup, les banques sont handicapées par les difficultés que connaissent ces entreprises, tel un soldat qui essaie d'avancer le boulet aux pieds. Rachid Sekak estime, en outre, que l'Etat est "omniprésent dans le secteur bancaire (il en est le principal actionnaire, le régulateur et le plus grand client)". Une telle "configuration n'est-elle pas malsaine et porteuse de relations incestueuses ?" s'interroge-t-il.
PME, le dindon de la farce
Et de poursuivre : "Il est admis que le principal souci de nos banques publiques réside dans leur gouvernance. Dans ce cadre, plusieurs volets mériteront une attention particulière. La clarification du rôle actuel des banques publiques apparaît comme ambiguë." L'expert souligne, dans un autre chapitre, que l'activité de crédit des banques privées est orientée "quasi exclusivement" sur le secteur privé (entreprises et ménages) avec une "concentration forte sur les opérations de court terme, comme le financement du besoin en fonds de roulement (BFR) des entreprises et le refinancement d'opérations d'importation". Et, selon lui, "l'incapacité à lever localement des ressources à long terme n'est pas étrangère à cette spécialisation". "Pour certaines de ces banques, Citibank, HSBC ou Crédit Agricole CIB, l'activité de crédit est essentiellement dirigée vers les filiales algériennes de grands groupes internationaux et cible un groupe restreint d'entreprises locales jugées solvables", fait-il observer. Il explique également que "seules les banques privées ayant développé un réseau, notamment Société Générale, BNP Paribas, Gulf Bank Algeria et Natixis, interviennent de manière significative sur le marché de la PME et celui des professionnels".
Ali Hamani, président de l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab), rapporte, lui, que "les entreprises et notamment les PME estiment que l'accès au financement, notamment à moyen et long termes, est le principal obstacle qui les empêche de se développer et d'investir. Et que l'accès au financement est lié au fait qu'elles n'ont pas suffisamment de capacités organisationnelles". Il ajoute que les prêts qui leur sont consentis sont souvent des "prêts à très court terme, excluant toute possibilité de financer des investissements revêtant une importance majeure". Ali Hamani affirme que "les PME sont considérées par les banques comme des emprunteurs à haut risque en raison du faible montant de leurs actifs et de leur faible niveau de capitalisation, de leur fragilité face aux fluctuations du marché et du taux de mortalité élevé qui caractérise cette catégorie d'entreprises". Le président de l'Apab relève également que "les banques reprochent à nos entreprises, quand elles daignent répondre, le fait que leurs documents comptables, les états financiers ou le plan de développement ne sont pas suffisamment précis".
Et de continuer : "Il s'agit beaucoup plus d'une absence de volonté de la part des banques, ces dernières accordant peu d'intérêt au fonctionnement de ces entreprises." "Il faut, dit-il, que la qualité des services bancaires soit totalement revue pour permettre aux entreprises d'avoir une avancée en matière de développement de leur volume d'affaires." "Les banques doivent, recommande-t-il, adopter un nouveau comportement et passer d'une relation d'autorité au stade d'accompagnement et d'assistance aux
entreprises clientes."

Youcef Salami


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