O me l'aurais raconté, je n'y aurais pas cru ! Mais là, il se trouve que cette scène, je l'ai vécue en direct-live. Hier vendredi. A la mi-journée. Un microbus de transport rapide de voyageurs. Très rapide ! Vachement rapide. Il traversait comme une flèche la localité où je réside. J'ai à peine eu le temps de voir sa couleur blanche et ses gaz d'échappement me doubler. Et pourtant, malgré cette vitesse astronomique, je l'ai retrouvé cet autobus. Cinq minutes plus tard. Arrêté par des motards de la gendarmerie nationale. Je vous en fais l'aveu. Je me suis moi aussi arrêté à ce barrage. Juste pour écouter les explications que fournissait le chauffeur de cet engin de mort : « Allah ghaleb mon frère. C'est l'heure de la Djamouaâ ! Il me faut arriver à temps pour la grande prière. Tu comprends, c'est sacré ! ». Je n'en revenais pas. Cet homme, la cinquantaine bien entamée, les tempes bien grisonnantes, sûrement un père de famille a pris le risque de faucher plusieurs piétons en ville, et lorsqu'il s'est fait choper par la maréchaussée, il n'a pas trouvé mieux comme excuse que la prière du vendredi. Faux-cul ! Quand j'entends ce genre d'argumentaires, c'est comme si j'entendais quelqu'un blasphémer. Laissez Dieu tranquille loin de votre folie, chauffards ! Allez ! A demain ! [email protected]